Il y a quatre ans jour pour jour, nous avions pris notre courage à deux mains en publiant cette chronique le vendredi 14 janvier 2011 à 8 heures, Ben Ali était encore là.
Comme vous l’aurez compris, il suffit de remplacer le couple “Gbagbo“ par celui de “Ben Ali“ pour trouver la situation de la Tunisie à cette époque.
Heureusement, depuis cette date, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Et s’il y a un réel gagnant de cette révolution, c’est bien évidemment la liberté d’expression.
Alors, quatre années plus tard, nous republions cette chronique… juste pour dire “plus jamais de chape sur les journalistes et les médias“.
Il faut savoir encore partir
Quand les meilleurs amis se sont retirés
Et qu’il ne reste que le pire
Dans une situation où les gens sont à couteaux tirés
Il faut savoir, coûte que coûte
Garder tout ce qui vous reste comme dignité
Et malgré ce qu’il vous en coûte
Partir au loin sans se retourner
Face au destin qui vous alarme
Et devant le pouvoir perdu
Il faut savoir dire adieu aux armes
Mais toi, mon pauvre, tu n’as jamais pu
Il faut savoir quitter le pouvoir
Surtout lorsqu’on s’est trop servi
Sans s’accrocher à la Côte d’Ivoire
et partir au loin, comme ça tout le monde sera ravi
Il faut surtout abandonner celle qui, par le nez, vous mène
Elle faisait peur aux autres et autour
Car contre elle le peuple pousse des cris de haine
Qui sont pour leur pays les derniers mots d’amour
Il faut savoir faire éviter la menace
d’une guerre civile dans un pays qui, déjà, se meurt
Il faut savoir laisser la place
Mais toi, mon cher Laurent, tu ne sais pas et tu me fais bien peur …….
Mais moi, je ne peux rien faire que t’avertir
Est-il devant nous ou derrière le pire?
Il faut savoir mais moi
Je ne sais pas…
Il faut savoir encore sourire
Quand le meilleur s’est retiré
Et qu’il ne reste que le pire
Dans une vie bête à pleurer
Il faut savoir, coûte que coûte
Garder toute sa dignité
Et malgré ce qu’il nous en coûte
S’en aller sans se retourner
Face au destin qui nous désarme
Et devant le bonheur perdu
Il faut savoir cacher ses larmes
Mais moi, mon cœur, je n’ai pas su
Il faut savoir quitter la table
Lorsque l’amour est desservi
Sans s’accrocher, l’air pitoyable
Mais partir sans faire de bruit
Il faut savoir cacher sa peine
Sous le masque de tous les jours
Et retenir les cris de haine
Qui sont les derniers mots d’amour
Il faut savoir rester de glace
Et taire un cœur qui meurt déjà
Il faut savoir garder la face
Mais moi, mon cœur, je t’aime trop
Mais moi, je ne peux pas
Il faut savoir mais moi
Je ne sais pas…