La Banque mondiale (BM) a prévu, dans son rapport sur les perspectives économiques internationales, publié mardi 13 janvier 2015, une légère hausse de la croissance économique dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), au cours de l’année 2015 (de 1,2% en 2014) pour atteindre progressivement 3,5% en 2017. Le rapport révèle que l’économie de la région MENA tend vers la stabilité après des années de perturbations, en dépit d’une croissance encore «fragile».
La croissance des économies des pays importateurs du pétrole (comme la Tunisie) était «stable, en général, pendant l’année 2014, alors que l’activité économique dans les pays exportateurs de l’or noir a connu une certaine reprise après le marasme qu’ils ont connu en 2013», a indiqué le document.
A rappeler que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a fait savoir, lors d’une rencontre de presse avec le ministre de l’Economie et des Finances, tenue mardi dernier, que le taux de croissance en Tunisie durant l’année 2014 n’a pas dépassé 2,4% contre 2,8%, comme prévu par la loi de finances complémentaire pour l’année 2014.
Le rapport de la BM estime que «la baisse des prix du pétrole sur le marché international offrira l’opportunité, aux pays importateurs du pétrole, d’annuler les subventions énormes consacrées à l’énergie».
Il est, en outre, précisé dans le rapport que la région MENA sera en butte à des risques majeurs en raison de l’instabilité politique et la fluctuation des prix du pétrole sans oublier les défis de la sécurité et surtout ceux résultant de la transition politique.
Selon le rapport, «les mesures visant à faire face à des défis structurels continus ont été reportées à maintes fois depuis des années, sans omettre la persistance du problème de l’exacerbation du taux de chômage». En plus, «les déséquilibres financiers et extérieurs demeurent importants dans la région MENA».
3% de croissance mondiale…
Au niveau mondial, la BM table sur une croissance de 3% pour 2015 contre 2,6% en 2014. En 2016, la croissance devra atteindre 3,3% et 3,2% en 2017, précise le rapport. Le groupe de la Banque mondiale prévoit une hausse de la croissance des pays en développement, laquelle passera de 4,4% en 2014 à 4,8% en 2015, 5,3% et 4,5% respectivement pour 2016 et 2017.
La croissance de la zone euro sera faible selon les auteurs du rapport et devra s’établir à 1,1% en 2015 (contre 0,8% en 2014) pour atteindre 1,6% en 2016 et 2017.
L’auteure principale du rapport, Francesca Ansorje, a mis l’accent sur l’importance des «dangers auxquels l’économie mondiale sera confrontée». Les pays bénéficiant de politiques relativement ciblées et les gouvernements ayant adopté des approches réformistes seront les plus à même de faire face à ces défis en 2015, a-t-elle encore indiqué.
Les prévisions de croissance font encore face à des dangers en raison de quatre facteurs, à commencer par la faiblesse des échanges commerciaux mondiaux et les éventuels changements que devront connaître les marchés financiers avec la hausse des taux d’intérêt des économies développées dans le monde.
Le 3ème défi, selon le rapport, concerne les équilibres des pays producteurs de pétrole à cause de la régression des prix, alors que le quatrième défi a trait à la longue période de conjoncture morose dans la zone euro et au Japon.
Le même rapport précise que les échanges commerciaux devront demeurer faibles en 2015 après la nette régression connue depuis la crise financière mondiale, au cours de laquelle ils ont enregistré une croissance de 4% entre 2013 et 2014, contre 7% par an enregistrés avant la crise. «La forte et imprévue baisse des prix du pétrole au cours de la 2ème moitié 2014, pourra causer une nette régression des pressions inflationnistes et améliorer la balance courante des échanges commerciaux et des réserves des pays en développement importateurs de pétrole».