Il y a un mois, le ministère du Tourisme a organisé «une véritable expédition» d’une cinquantaine de véhicules tout terrain pour faire connaître aux journalistes, diplomates, professionnels du tourisme et représentants de la société civile, Cap Angela, le point le plus septentrional, voire l’extrême pointe du nord du continent africain, se trouvant à 17 km au sud de la ville de Bizerte.
Ce site est connu par les marins pour son célèbre phare qui a été allumé pour la première fois le 30 juillet 1890.
Objectif de la visite: faire de ce site, fort d’un potentiel naturel très riche, une destination touristique à l’instar de Cap Aghula, le point le plus austral de l’Afrique (Afrique du Sud). Il s’agit de valoriser, en partenariat avec la société civile, ce site et d’en faire un pôle d’attraction et de découverte.
Site propice à l’écotourisme
L’Association des sports subaquatiques et de l’environnement a déjà arrêté son programme. Elle se propose de participer à l’animation de ce site. Elle entend également contribuer à sa valorisation. Concrètement, elle ambitionne d’y développer l’écotourisme (snorketing, sorties sous-marines…), d’y promouvoir des produits de terroir et d’y protéger faune et flore (oursins et autres).
A travers de telles activités, l’Association vise à orienter les jeunes de site, férus jusque-là de la pêche illégale à la dynamite, du braconnage et du braquage, vers le développement durable de leur zone.
Cette visite hyper-médiatisée a, d’ores et déjà, donné des idées mercantiles aux habitants de la zone. Plusieurs d’entre eux se sont précipités sur le net pour annoncer la vente d’importants lots de terrains de 1.000 mètres carrés à trente hectares. Comme quoi les gens qui y résident ont un sens aigu des affaires.
Il faut dire que la visite de ce site a été de toute évidence une belle découverte exotique. D’une splendeur naturelle inouïe, ce site rocailleux est un véritable havre de paix propice à la méditation et aux randonnées piétonnes. Tout y est (mer, montagne) pour trouver calme, sérénité et quiétude. Le site tranche avec les zones touristiques balnéaires bruyantes et offre incontestablement un produit touristique différent.
Doté d’un littoral préservé et peu fréquenté, ce site est délimité par la mer Méditerranée, d’un côté, et des forêts, des collines verdoyantes et de magnifiques panoramas, de l’autre, autant d’atouts qui peuvent, à travers un projet touristique adéquat, créer une dynamique économique et drainer des investisseurs à même de conférer à ce site un rayonnement mondial.
Plaidoyer pour la promotion du tourisme des phares et des îles
Outre l’écotourisme, le phare de Cap Engela ou de «Ras Ennajda» -comme ses habitants aiment l’appeler-, pourrait, dans le cadre d’une vision touristique futuriste et innovante, s’ériger à lui seul en site touristique attractif. Il pourrait faire partie d’un circuit touristique côtier et insulaire.
Au cours de ce périple maritime, des touristes dépensiers à la recherche d’un exotisme certain pourraient visiter, l’espace d’un séjour bien déterminé, les 19 phares qui balisent, du nord au sud, le littoral tunisien et les îles du pays telles que Djerba, Kerkennah, Zembra, Zembretta, la Galite…
Un tel circuit ne peut que diversifier le produit touristique, promouvoir de nouveaux métiers de la mer et élargir le marché touristique.
Il faut dire que le moment est venu pour les Tunisiens de regarder, sérieusement, vers la mer. Il y va de leur avenir et de l’extension de leur marché exigu. L’industrie touristique pourrait constituer une locomotive pour conquérir et valoriser nos eaux territoriales.
Cela pour dire que l’intérêt porté à Cap Engela, qui vaut le détour en dépit de son accès difficile, pourrait constituer l’amorce d’une réflexion sur les avantages multiformes à tirer des eaux territoriales lesquelles s’étendent sur plus de 150 mille kilomètres carrés, soit presque la même superficie continentale de la Tunisie.
A méditer.