La Banque centrale de Tunisie a choisi Citigroup, JP Morgan et Natixis pour arranger l’émission d’eurobonds (euro-obligations) de 750 millions de dollars (environ 1420 millions de dinars). Les trois banques entament, vendredi 16 janvier à Londres, une série de réunions avec des investisseurs privés et publics, pour les convaincre de cet emprunt lancé par la Tunisie sans la garantie d’aucun autre Etat.
D’autres réunions sont prévues, dans ce cadre, à Los Angeles (le 20 janvier), New York (les 21 et 22 janvier) et Boston (le 23 janvier) et seront clôturées le 26 janvier à Francfort et à Munich.
Alléger la dette publique…
Selon une source de la BCT, “les marchés de New York et de Londres sont actuellement propices à ce genre d’émission, car l’épargne y est abondante et le coût du crédit a baissé pour la Tunisie, puisque le coût de l’assurance est passé de 400 points de base à 250 points de base, ce qui rassure les investisseurs”.
Le taux d’intérêt de ce genre d’obligation varie selon les pays émetteurs en fonction de leur capacité à rembourser leur dette à terme et de la solidité de leur économie et de leurs finances publiques. Elle vise, dans son ensemble, à emprunter moins cher et à alléger la dette publique.
En effet, cette sortie sur le marché international annoncée par la BCT le 12 janvier 2015, est une obligation libellée en monnaie étrangère (dans ce cas le dollar) qui permettrait, selon Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, “d’évaluer la capacité réelle du pays de mobiliser des ressources extérieures et le niveau de risque qu’il représente pour les investisseurs”.
Les résultats enregistrés par la Tunisie au niveau politique et “qui ont été bien accueillis à l’échelle internationale” pourraient aider à mener à bien cette sortie, selon le patron de la BCT.
Vers une révision à la hausse de la notre souveraine…
Le pays s’attellera, également, selon lui, “à exploiter à bon escient l’annonce faite par les agences de notation Moody’s et Fitch Ratings de réviser à la hausse la note souveraine du pays au mois de mars prochain”.
Pour la BCT, il s’agit de la quatrième sortie sur le marché international depuis la révolution après l’émission d’un emprunt obligataire “Samurai” sur le marché japonais d’un montant de 825 millions de dinars avec une garantie de la banque japonaise de coopération internationale (JBIC), en octobre 2014, en plus de deux autres prêts ayant bénéficié d’une garantie américaine.
L’idée de mettre en place des euro-obligations a été lancée fin 2010 par le Premier ministre du Luxembourg d’alors, Jean-Claude Juncker, et le ministre des Finances italien, Giulio Tremonti. Il s’agissait pour l’Europe d’apporter la preuve “de son engagement politique en faveur de l’Union monétaire et économique et de l’irréversibilité de l’euro”.
A noter que les banques choisies par la BCT pour arranger cette émission sont la Citigroup -considérée comme étant “la 10ème plus grande entreprise financière dans le monde”- la “JP Morgan” -holding financier, basées à New York- et “Natixis” -banque de financement de gestion et de services financiers du groupe français BPCE (Banque populaire Caisses d’épargne), basée à Paris.