Le marché automobile européen renoue avec la croissance

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és dans une usine Renault à Sandouville le 30 septembre 2014 (Photo : Charly Triballeau)

[16/01/2015 14:26:49] Paris (AFP) Le marché automobile européen a enregistré en 2014 sa première année de croissance depuis 2007, avec des ventes en hausse de près de 6%, mais 2015 pourrait être moins faste, avec une progression plus faible, voire même une stagnation.

“Avec une croissance de 5,7% enregistrée en 2014, les immatriculations de véhicules neufs ont augmenté pour la première fois depuis 2007 après avoir diminué au cours des six dernières années”, a annoncé vendredi l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

Les niveaux restent cependant bien inférieurs à ceux d’avant la crise. En 2014, ce sont ainsi 12,5 millions de voitures neuves qui ont été vendues en Europe, contre presque 16 millions en 2007. Les ventes étaient reparties à la hausse fin 2013, mais, sur l’année entière, c’était encore une baisse qui avait été enregistrée (-1,7%).

Pour Carlos Da Silva, expert au sein du cabinet de consultants IHS, “le marché ne devrait pas retrouver ces niveaux (d’avant-crise) avant la fin de la décennie au plus tôt”.

Au cours du mois de décembre, 16e mois consécutif de hausse des ventes, 951.329 voitures neuves ont été écoulées en Europe, en croissance de 4,7% par rapport à décembre 2013.

“La situation est très contrastée en Europe, mais c’est beaucoup mieux que ce que l’on imaginait en début d’année, puisqu’on tablait sur 2 à 3%”, note Jean-François Belorgey, du cabinet de consultants EY, qui souligne que “les niveaux restent bas”.

Il voit un “lien assez net entre l’état de santé des économies et l’évolution des marchés”.

En 2014, l’Espagne a enregistré la croissance la plus importante, +18,1%, suivie du Royaume-Uni (+9,3%), de l’Italie (+4,2%) et de l’Allemagne (+2,9%). Le marché français (+0,3%) est l’un des seuls en Europe à ne pas avoir connu de croissance franche en 2014.

Mais l’année 2014 pourrait n’être qu’une éclaircie pour l’industrie automobile, les experts tablant sur une croissance beaucoup moins forte pour 2015, “plutôt de l’ordre de 1 à 3%” selon les prévisions, souligne encore Jean-François Belorgey, soulignant que “certains anticipent même une stagnation”.

“L’économie européenne reste en effet convalescente, avec une croissance faible, avec un niveau de chômage élevé. C’est plutôt 2014 qui a été une bonne surprise”, ajoute-t-il.

Carlos Da Silva, qui évalue la croissance possible pour 2015 à 2,5%, juge que “les fondations d’un marché automobile florissant restent à construire. Le patient est encore boiteux”.

– Volkswagen sur la 1ère marche du podium –

Les constructeurs français ont profité de la reprise enregistrée en 2014, et, en nombre de véhicules vendus, occupent les deuxième et troisième marches du podium.

Les ventes du groupe Renault ont ainsi bondi de 13,3%, principalement grâce à sa marque à bas coûts Dacia (+23,9%), mais la marque au losange n’est pas en reste, avec 9,4% de croissance. Le groupe PSA Peugeot Citroën enregistre quant à lui une hausse de 3,7% de ses ventes.

Jean-François Belorgey observe que “la success story Dacia continue, mais cache des situations plus contrastées d’autres marques du segment (à bas coûts) comme Kia”. A l’inverse, “le segment luxe premium enregistre des taux de croissance importants”, souligne-t-il.

Car si Audi n’enregistre qu’un modeste +4,8%, la croissance est de 12,3% pour la marque Volvo, de 30,1% pour Lexus, et même de 70,6% pour Jeep.

Le groupe Volkswagen, qui a vendu près de 3,2 millions de voitures en 2014, reste le premier constructeur européen, en hausse de 7,2% sur l’année. Ford enregistre une croissance de 5,8%, le groupe BMW de 4,6%. General Motors (Opel/Vauxhall) est en baisse de 4,6%, pénalisé par le retrait de sa marque Chevrolet du marché européen.

“On voit que l’industrie automobile reste une industrie de produit, et que l’offre est un moyen de stimuler la demande. Le produit automobile reste un objet qui donne envie. Ce qui est plutôt rassurant pour les industriels. Sortir des nouveaux modèles attractifs est un moyen pour les généralistes de tirer leur épingle du jeu”, note encore M. Belorgey.