ès de la Bourse de New York (Photo : Jewel Samad) |
[17/01/2015 08:50:33] New York (AFP) Après une semaine très fébrile, Wall Street attend la suite de la saison des résultats d’entreprises, après une première salve décevante, et compte sur la Banque centrale européenne (BCE) pour annoncer jeudi d’importantes mesures de relance monétaire.
Depuis la fin de la semaine dernière, l’indice Dow Jones Industrial Average a perdu 1,27% à 17.511,57 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,48% à 4.634,38 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500, très regardé par les investisseurs, a reculé de 1,24% à 2.019,42 points.
La Bourse, qui restera close lundi en raison d’un jour férié aux Etats-Unis, a certes fini vendredi la semaine sur une séance de franche hausse, mais elle n’a enregistré que des baisses les jours précédents.
“Les marchés, qui avaient plutôt mal commencé l’année, avaient beaucoup d’espoirs sur la saison de résultats des entreprises”, a rappelé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. “Le calendrier a voulu que la plupart des publications de cette semaine viennent des banques, et elles ont vraiment déçu”.
Ainsi, JPMorgan Chase, Citigroup et Bank of America ont gagné moins d’argent qu’attendu par les marchés et dû faire face à de lourdes charges juridiques.
Ces résultats décevants ont fait passer au second plan une bonne publication du spécialiste de l’aluminium Alcoa, et “ont été une douche froide pour des marchés extrêmement volatils, sur lequels la Banque nationale suisse (BNS) n’a fait qu’augmenter l’angoisse”, a souligné Gregori Volokhine.
En effet, la BNS a pris entièrement de court les investisseurs en supprimant le taux plancher de conversion du franc suisse, ce qui a provoqué un envol de la monnaie et mis en difficulté de nombreux courtiers, comme la société FXCM – suspendue vendredi de la cotation à Wall Street.
Désormais, la Bourse de New York attend une nouvelle série de résultats cruciaux pour différents secteurs avec, mardi, IBM pour les technologies, mercredi, Verizon pour les télécommunications, ou vendredi, General Electric pour l’énergie.
– Regards vers l’Europe –
Sur le plan macroéconomique, “le marché attend avec impatience ce que la BCE va annoncer (jeudi) 22 janvier”, date de sa prochaine réunion de politique monétaire, a mis en avant Tom Cahill de Ventura Wealth Management. “Cela va éclipser tout le reste.”
Les investisseurs s’attendent de plus en plus à ce que la BCE entame un rachat massif d’actifs, dont des dettes souveraines, estimant que Mario Draghi, son président, et d’autres membres du conseil des gouverneurs ne cessent de multiplier les indices en ce sens.
Les marchés se tourneront d’autant plus vers l’Europe “que les Grecs vont voter (dimanche) 25” pour un scrutin législatif “qui sera particulièrement important sur le plan des inquiétudes quant à la place du pays dans la zone euro”, étant donnée la popularité de la gauche radicale, a noté Tom Cahill.
Le marché pétrolier continuera également à animer les séances, après avoir beaucoup fluctué en quelques jours. Le prix du baril de brut est tombé mardi à un plus bas de six ans, mais est remonté en fin de semaine pour finalement enregistrer une timide hausse hebdomadaire de 33 cents à 48,69 dollars.
“On commence à se rendre compte des ramifications de la baisse des cours, en particulier dans les résultats d’entreprises au sein du S&P 500”, a rapporté Tom Cahill.
L’économie américaine ne sera cependant pas oubliée, avec “des statistisques sur le logement qu’il faut suivre avec attention, dont les mises en chantier et les permis de construire” mercredi, a remarqué Gregori Volokhine.
Après une forte chute cette semaine des valeurs du secteur, après un avertissement du promoteur KB Home sur ses marges pour 2015, “il ne faut surtout pas qu’il y ait une grosse détérioration du marché immobilier”, a-t-il prévenu.
Enfin, le marché de la dette, traditionnel refuge pour les investisseurs angoissés, devrait rester à un haut niveau, après avoir battu cette semaine un record, avec une chute à un niveau sans précédent du rendement des bons du Trésor à 30 ans.
“Je pense qu’il y aura un petit repli, vu que l’on est allé vraiment loin, mais la situation d’ensemble devrait maintenir le marché obligataire en hausse lors des trois prochains mois”, a jugé Tom Cahill.