Grève des routiers : blocages de camions et opérations escargot

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é de gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier 2015 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[19/01/2015 05:09:03] Paris (AFP) Les routiers ont démarré dans la nuit de dimanche à lundi une grève reconductible pour réclamer des augmentations de salaires, en menant des opérations escargots ou blocages de poids lourds en banlieue parisienne, lyonnaise ou caennaise.

Le mouvement doit s’étendre au petit matin, notamment à Marseille, Bordeaux, Brest, Metz ou Lille.

L’intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a donné le coup d’envoi de ces opérations dès 22H00 et elles doivent durer au moins jusqu’à mardi, date de la séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) dans le transport routier de marchandises, où les syndicats espèrent obtenir des augmentations de salaires. Une autre réunion est programmée le 22 janvier.

– Ambiance bon enfant –

Une cinquantaine d’actions sont prévues sur l’ensemble du territoire dans la nuit de dimanche à lundi.

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é de gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier 2015 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), une cinquantaine de militants ont bloqué le rond-point principal du port, qui n’était pas paralysé. Dans une ambiance bon enfant, ils distribuaient des tracts aux rares automobilistes de passage. Les chauffeurs de poids lourds bloqués approuvaient le mouvement: “Je les soutiens. On fait beaucoup d’heures et on ne nous les paie pas totalement”, témoigne Youssef, au volant de son camion immobilisé.

En banlieue lyonnaise, une centaines de personnes bloquaient l’accès aux transporteurs du marché de gros de Corbas et comptaient rester sur place jusqu’à mardi.

Une opération escargot était organisée dans les deux sens du périphérique de Caen, avant une opération de blocage de camions.

“Nous ne comptons pas bloquer la circulation complètement: nous ferons garer les poids lourds que nous retiendront les uns derrière les autres sur la bande d’arrêt d’urgence ou la voie de droite en laissant libre la voie de gauche”, a expliqué à l’AFP au téléphone le responsable CGT Jean-Louis Delaunay, qui participait à l’action.

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é de gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier 2015 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

Lundi, ce sera au tour de Marseille, où d’importantes perturbations sont attendues. Mais aussi Bordeaux, avec des blocages de “plusieurs centres stratégiques économiques dans les secteurs de la grande distribution” (plateforme d’achats de grossistes et entrepôts de stockage), selon Marc Rosa (CGT). L’A63 risque d’être affectée. La plateforme aéroportuaire de Roissy et d’autres zones industrielles au nord de Paris sont également au programme.

“L’objectif c’est pas de bloquer la population mais de toucher les employeurs”, assure toutefois Pascal Goument, de la CFTC-GND.

– ‘Les routiers roulent trop!’ –

Les chauffeurs de car et les salariés du secteur logistique (stockage, magasinage, traitement des commandes, etc.) sont également appelés à cesser le travail pour “refuser la paupérisation et la Smicardisation rampantes” de la profession.

Les syndicats réclament “une augmentation du pouvoir d?achat minimum de 100 euros” par mois, en portant à 10 euros le taux horaire minimum pour les coefficients les plus bas à l’embauche.

“Les salaires dans le monde du transport sont quasiment gelés depuis trois ans. Or, pendant ce temps, le Smic continue à augmenter”, a expliqué Marc Rosa. “Résultat: certains salariés qui ont entre 5 et 7 ans d’ancienneté touchent l’équivalent du Smic”.

En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur (qui servent de base aux négociations salariales) dans le transport routier – celui des salariés les plus qualifiés – dépassait le Smic (9,61 euros bruts par heure en 2015).

“Les routiers roulent trop! Et les patrons leur confient des camions qui coûtent très cher, donc ils ont une grande responsabilité et des salaires qui ne vont pas avec”, déplore Marham M’hammed, de Force Ouvrière.

Or, le contexte est favorable à des revalorisations, estiment les syndicalistes, pointant les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.

“Nous n’avons pas les marges de man?uvre suffisantes”, rétorque Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers, une organisation patronale. Les revendications des syndicats, qui exigent aussi un 13e mois ou la suppression de la carence maladie, sont “en décalage avec les réalités économiques des entreprises”, selon lui.

Son organisation présentera mardi une “proposition améliorée” de “1% à 2% de hausse selon les coefficients”. Les syndicats réclament 5%.

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