à Paris le 20 janvier 2015 (Photo : Eric Piermont) |
[20/01/2015 11:18:02] Paris (AFP) Le président du Medef Pierre Gattaz a souhaité mardi que la négociation sur le dialogue social aboutisse mais a prévenu qu’il ne signerait “pas un accord à n’importe quel prix” en exposant “deux lignes rouges infranchissables”.
Alors que la prochaine séance prévue jeudi doit en principe être la dernière, “je ne signerai pas un accord à n’importe quel prix, surtout vis-à-vis de nos TPE” (très petites entreprises), a déclaré le patron des patrons, lors de sa conférence mensuelle.
Il a fait part de “deux lignes rouges infranchissables”, concernant le dispositif de représentation externe et allégé proposé pour ces entreprises de moins de 10 salariés. La première est que “les comités paritaires ne pourront pas faire de l’ingérence dans les TPE, ne pourront pas être intrusifs”, a-t-il dit, car “il n’y a pas besoin de bureaucratiser le dialogue social dans les petites entreprises”. La deuxième est qu’il n’y ait “pas de coûts et contraintes supplémentaires pour ces TPE”, a-t-il prévenu alors que la question du financement du dispositif paritaire fait débat avec les syndicats.
M. Gattaz s’est dit “personnellement très déterminé à réussir cette négociation” qu’il qualifie de “fondamentale pour le pays”. “Le dialogue social est devenu extrêmement formalisé, institutionnalisé, rigidifié”, “il faut le revoir profondément (…) pour le bien des salariés et pour le bien des entreprises” et arriver à un dialogue “plus pragmatique”, a-t-il dit.
– “Vers un accord jeudi” –
S’agissant des entreprises de plus de 11 salariés, la création d’un conseil d’entreprise unique fusionnant les instances actuelles permettra de “simplifier sans enlever de prérogatives”, assure M. Gattaz. “Les prérogatives du CHSCT seront maintenues (?) ll n’est pas question de baisser la garde sur la santé de nos salariés, de leur sécurité”, a voulu rassurer le président du Medef. Avec ce projet, le but est d’aboutir à des “lissages de seuils”, a-t-il dit en citant les paliers de “9 et 49” salariés.
Dans cette négociation entamée il y a quatre mois, le Medef “a fait beaucoup d’efforts”, estime-t-il. “On était vendredi soir vers minuit pas très loin d’un accord” mais “simplifier c’est extrêmement compliqué”, a-t-il ajouté sans cacher les “inquiétudes” manifestées par les TPE adhérentes du Medef . “Je préfèrerais mille fois que la CGPME signe avec nous”, a-t-il également assuré alors que la CGPME s’oppose à toute formalisation du dialogue social dans les TPE.
ée, le 19 janvier 2014 à Paris (Photo : Philippe Wojazer) |
“Convergeons vers un accord jeudi”, a-t-il dit en réponse à Laurent Berger, le patron de la CFDT. “Chacun y va de sa petite pression à droite à gauche, moi je dis restons extrêmement zen”, a ajouté M. Gattaz. Il a affirmé qu’il “préfèrerait mille fois qu’on trouve un accord plutôt qu’on laisse faire le législateur”.
Lundi, le président François Hollande a clairement mis en garde les partenaires sociaux contre un échec qui “aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme”.
En cas d’échec, soit les parlementaires ou le gouvernement “prennent la main”, soit “rien ne se passe”. Dans les deux cas, “je pense que ce n’est pas bon pour le pays”, a estimé Pierre Gattaz.