Union (Photo : Mark Wilson) |
[20/01/2015 15:09:41] Washington (AFP) Porté par une série de bons indicateurs économiques et une cote de popularité en hausse, le président américain Barack Obama décline mardi devant le Congrès, désormais dominé par ses adversaires républicains, ses projets de réforme, fiscalité en tête.
Lors du traditionnel discours sur l’état de l’Union au Capitole de Washington à 21H00 (02H00 GMT mercredi), M. Obama avancera une série de propositions devant permettre, selon lui, que la croissance, au plus haut depuis 11 ans, “profite à tout le monde”.
A deux ans jour pour jour de son départ de la Maison Blanche, il souhaite augmenter la pression fiscale sur les 1% de foyers les plus aisés. “Les 400 contribuables les plus riches ont payé en moyenne 17% d’impôt en 2012, moins que les familles de la classe moyenne”, a expliqué l’exécutif américain en présentant cette initiative sans attendre le discours.
Dénonçant un code des impôts “injuste”, la Maison Blanche propose en particulier la suppression d’une niche qui permet actuellement de ne payer aucun ou peu d’impôt sur les plus-values réalisées à partir d’actifs hérités. La réforme prévoit aussi l’augmentation à 28% du taux maximal de taxation des revenus du capital et des dividendes.
“Ce que nous disons (aux républicains) est: parlons sérieusement d’une réforme des impôts et faisons en sorte que la classe moyenne en bénéficie pour la première fois depuis longtemps”, a expliqué mardi sur Denis McDonough, chef de cabinet de M. Obama.
Mais le débat s’annonce, pour l’heure, plutôt stérile.
“Augmenter les impôts sur les Américains qui réussissent ne va pas aider ceux qui ont des difficultés à réussir”, estime le sénateur républicain Marco Rubio, qui pourrait se lancer dans la course à la Maison Blanche en 2016.
Pendant un peu plus d’une heure, face aux élus de la Chambre des représentants et du Sénat mais aussi aux ministres et aux juges de la Cour suprême, le 44e président des Etats-Unis fera mardi soir un large tour d’horizon de ses priorités.
Outre la réforme fiscale, il en a déjà évoqué quelques-unes ces dernières semaines: simplification de l’accès à la propriété, amélioration de l’accès à l’internet haut-débit, gratuité sous conditions des “community colleges” qui offrent des formations universitaires courtes.
– Rebond dans les sondages –
Dans les rudes négociations qui s’annoncent, le président a rappelé à ses adversaires qu’il disposait d’une arme puissante: celle du veto qu’il peut opposer aux lois qui arrivent sur son bureau. Du nucléaire iranien à la construction de l’oléoduc Keystone XL, il a déjà brandi la menace ces dernières semaines.
Union, le 28 janvier 2014 (Photo : Brendan Smialowski) |
Si nombre de propositions de M. Obama resteront probablement lettre morte, elles devraient cependant poser les termes du débat pour les deux années à venir à l’approche de l’élection présidentielle de 2016.
L’Américain Alan Gross, libéré en décembre par Cuba après cinq ans de prison, sera l’un des invités d’honneur de Barack et Michelle Obama.
Le rapprochement avec La Havane, annoncé le 17 décembre, jour de la libération de M. Gross, devrait figurer en bonne place dans le discours présidentiel. Cette initiative, qui met fin à un plus d’un demi-siècle d’hostilité et de défiance, est soutenue par une large majorité d’Américains.
Les Etats-Unis et Cuba tiendront mercredi à La Havane une première série d’entretiens officiels de haut niveau pour concrétiser le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues depuis 1961.
La difficile lutte contre l’organisation Etat islamique devrait être aussi à l’ordre du jour. Lundi, le sénateur républicain John McCain a une nouvelle fois appelé à un déploiement de troupes internationales au sol en Irak et en Syrie pour combattre les jihadistes, une hypothèse catégoriquement exclue jusqu’ici par le président américain.
Après une année 2014 difficile, M. Obama a enregistré un rebond sensible dans les sondages d’opinion depuis quelques semaines.
Selon un sondage ABC/Washington Post publié lundi, 50% des Américains approuvent la façon dont il dirige le pays (44% sont d’avis contraire). Le rebond de l’économie explique, pour un large part, ce score, le plus élevé depuis un an et demi. Il y trois mois, 27% des Américains jugeaient que l’économie était en bonne santé. Ils sont désormais 41%.