IBM : une croissance toujours en panne et des prévisions 2015 décevantes

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à Hanovre, en Allemagne (Photo : Odd Andersen)

[21/01/2015 06:33:29] New York (AFP) Le groupe informatique américain IBM, en plein recentrage, a annoncé mardi un nouveau recul de son chiffre d’affaires, plombé par le dollar fort et les marchés émergents, et dévoilé des prévisions 2015 qui ont déçu Wall Street.

Le chiffre d’affaires a reculé pour le onzième trimestre consécutif, de 12% à 24,1 milliards de dollars au quatrième trimestre.

Cela porte la baisse pour l’ensemble de 2014 à 6% pour un total de 92,8 milliards de dollars, quand les analystes espéraient le voir atteindre 93,6 milliards en moyenne.

La diminution du chiffre d’affaires s’explique en partie par la réduction du périmètre du groupe, qui a encore abandonné plusieurs activités l’an dernier pour se recentrer sur celles à plus forte marge, comme les services aux entreprises ou l’informatique dématérialisée (“cloud”).

Il a notamment transféré ses usines de puces à la société spécialisée GlobalFoundries, et cédé ses serveurs d’entrée de gamme au groupe chinois Lenovo, qui avait déjà repris ses PC en 2005.

IBM a également souffert, en fin d’année, du renforcement du dollar qui “a commencé en septembre et s’est poursuivi à un rythme rapide”, avec une évolution défavorable par rapport à toutes les devises, a souligné son directeur financier, Martin Schroeter, lors d’une téléconférence avec des analystes.

Il a précisé que les mouvements défavorables des monnaies avaient coûté 1,2 milliard de dollars de revenus au groupe au quatrième trimestre.

S’il se manifeste dans toutes les régions où IBM est présent, le déclin du chiffre d’affaires est particulièrement douloureux sur les marchés émergents. Il atteignait ainsi 21% au quatrième trimestre dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).

“Une amélioration en Chine a été annulée par une performance plus faible au Brésil”, a commenté M. Schroeter.

– Prévision 2015 trop basse –

“Nous faisons des progrès importants dans notre transformation, en continuant de basculer vers des activités à plus forte valeur, en investissant et en nous positionnant pour le long terme”, a malgré tout affirmé la PDG Ginni Rometty, citée dans un communiqué.

Elle souligne ainsi que dans les services, l’un des axes de recentrage du groupe, IBM affiche notamment un carnet de commandes de 128 milliards de dollars.

IBM peut aussi se consoler avec des bénéfices un peu supérieurs aux attentes l’an dernier, malgré là aussi de nets reculs.

Le bénéfice net a chuté de 27% à 12 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2014, et de 11% à 5,5 milliards au quatrième trimestre.

L’une des raisons du plongeon du bénéfice annuel est la comptabilisation de lourdes charges (3,4 milliards de dollars après impôts) au troisième trimestre dans le cadre du transfert des usines de puces à GlobalFoundries.

Hors effets exceptionnels, le bénéfice par action trimestriel, qui sert de référence à Wall Street, a battu de 40 cents la prévision moyenne des analystes, à 5,81 dollars.

La prévision pour 2015 s’avère en revanche en dessous des attentes: IBM vise 15,75 à 16,50 dollars de bénéfice par action, quand les analystes espéraient en moyenne jusqu’ici 16,13 dollars.

“Avec le renforcement du dollar, les devises vont avoir un impact important sur la croissance de nos bénéfices”, s’est justifié M. Schroeter. Selon lui, les bénéfices seront rognés par des niveaux d’investissement toujours élevés dans de nouvelles activités prioritaires où le groupe “n’a pas encore d’échelle” suffisante, comme le cloud.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l’action IBM perdait 1,57% à 156,95 dollars vers 23H40 GMT.