ésilien Joaquim Levy à Brasilia le 19 janvier 2015 (Photo : Wenderson Araujo) |
[21/01/2015 22:16:21] Brasilia (AFP) La Banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, de 11,75% à 12,25%, dans l’espoir de freiner l’inflation dans la première économie d’Amérique latine, qui subit en outre un sévère ralentissement.
“Evaluant le contexte macroéconomique et les projections de l’inflation”, le Comité de politique monétaire (Copom) de la BC “a décidé à l’unanimité de relever le taux Selic”, a indiqué l’organisme dans un communiqué.
Le Selic atteint ainsi son plus haut niveau depuis juillet 2011 (12,5%).
Conforme aux attentes du marché, cette décision s’inscrit dans un contexte de croissance économique proche de zéro et d’inflation annuelle à 6,41% en 2014, proche du plafond de tolérance de 6,50% fixé par les autorités du pays.
En augmentant le taux directeur, l’effet recherché est de décourager le crédit aux consommateurs et les investissements, ce qui allège la pression sur les prix et ralentit donc l’inflation.
Mais les conséquences sur cette dernière peuvent prendre “six à neuf mois” pour se concrétiser, prévenait mardi José de Lima Gonçalves, économiste en chef de la banque Fator.
Janvier et février sont des mois de hausse des prix régulés, comme les tarifs municipaux de l’énergie, du téléphone et des transports, et “la prévision est que l’inflation empire encore et arrive à 7-7,1%”, selon lui.
L’augmentation des taux d’intérêt “va rendre encore plus difficile la reprise économique”, a dénoncé mercredi dans un communiqué la Confédération nationale de l’industrie (CNI).
“Les effets directs de cette mesure seront le renchérissement des coûts de financement, la difficulté d’accès au crédit et en conséquence, la baisse de la consommation des ménages et des investissements des entreprises”, a estimé la CNI.
Cette hausse a également irrité les syndicats.
Selon les estimations officielles, la croissance du Brésil en 2014 sera proche de zéro, puis d’à peine 0,5% en 2015, très loin des 7,5% atteints en 2010.
Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs revu en baisse sa prévision de croissance pour 2015, de 1,4 à 0,3%, évoquant les possibles sorties de capitaux du pays et l’impact du ralentissement chinois.
De son côté, la présidente de gauche Dilma Rousseff a lancé une politique d’austérité pour équilibrer les comptes publics, retrouver la confiance des marchés et attirer les investisseurs.
Rouage clé de cette politique, le ministre des Finances Joaquim Levy, un économiste orthodoxe de 53 ans apprécié des marchés mais critiqué par le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir. Il a annoncé lundi une hausse d’impôts, notamment du prix de l’essence.