Le directeur central du département des statistiques de la conjoncture économique relevant de l’Institut national de la statistique (INS), Ilyes El Asmi, prévoit une régression du taux d’inflation ou son maintien au même niveau enregistré au cours de 2014, après la décision de changer l’année de base de 2005 à 2010.
L’INS avait annoncé que 2010 est devenue l’année de base pour l’élaboration de l’indice des prix en remplacement de 2005 auparavant. Il s’agit, selon El Asmi, d’élaborer l’indice des prix sur la base des résultats de l’enquête nationale sur les dépenses, la consommation et le niveau de vie des familles pour l’exercice 2010 déjà prêt, en remplacement de l’enquête nationale de 2005, notamment en ce qui concerne le système de pondération des groupes de produits, soit leurs poids dans l’indice des prix.
Régression du poids du panier de l’alimentation
El Asmi explique ses prévisions de stabilité ou de régression de l’indice par la baisse du poids du groupe alimentation et boissons qui constitue la première cause d’inflation des prix en Tunisie laquelle est passée de 32,6% à 28,1%. A rappeler que le taux d’inflation enregistré par ce groupe a atteint 6,6% en 2014.
Le groupe habitat et énergie, bien qu’il ait progressé de 14% en 2005 à 17% en 2010, son impact sur l’indice des prix reste moins important par rapport au groupe alimentation.
M. El Asmi a, dans le même cadre, indiqué que l’augmentation du groupe communication de 3,5% lors de l’enquête de 2005 à 6% en 2010 ne manquera pas de baisser les pressions inflationnistes, eu égard à la nette baisse de ses prix.
La révision de l’année de base est intervenue suite aux critiques adressées à l’INS qui a maintenu l’année de base 2005 malgré le développement du niveau de vie en Tunisie.
L’indice de consommation (inflation) est calculé sur la base du concept de panier (groupe des produits et services) et de poids (moyenne mensuelle des dépenses du Tunisien de groupe de produits et de services), outre le suivi des points de vente, a expliqué El Asmi.
Introduction des TIC dans l’indice
Le responsable a indiqué que le nouvel indice comportera près de 1.060 produits alors que celui en vigueur jusqu’à décembre 2014 comportait près de mille produits et services. Quelques produits devront être introduits dans l’indice, à l’instar des TIC, l’Internet, les voitures 7 chevaux et celles d’occasion ainsi que les billets de voyage à l’étranger, alors que d’autres produits disparaîtront de l’indice comme les boîtes d’allumettes.
S’agissant des points de vente, El Asmi a relevé que le nombre des grandes surfaces est passé de 86 en 2005 à 125 en 2010, alors que le nombre de commerces a atteint 297 (2005) contre 205 en 2010. Le nombre de magasins de vente de vêtements et de chaussures a quant à lui augmenté, évoluant de 638 en 2005 à 755 commerces en 2010.
Il a, par ailleurs, réitéré la nécessité d’assurer le suivi des marchés hebdomadaires qui constituent un observatoire du développement de la consommation dans les zones rurales. Leur nombre est passé de 3 en 2000 à 19 en 2005 et 22 en 2010.
L’adoption des résultats de l’enquête nationale de consommation de l’année 2010 en tant qu’année de base pour calculer l’indice de consommation sera «temporaire» jusqu’à la publication des résultats de l’enquête de 2015 qui s’achèvera mi-2016, a précisé le responsable, ajoutant que l’indice des prix à la consommation de 2017 sera calculé sur la base de l’enquête nationale sur la consommation de 2015 qui démarrera à la mi-2015.