à un débat du Forum économique mondial de Davos, le 22 janvier 2015 (Photo : Fabrice Coffrini) |
[22/01/2015 11:34:46] Davos (Suisse) (AFP) Le controversé géant chinois des télécoms Huawei “soutient le Parti communiste” et “aime” la Chine, mais n’a “jamais été chargé” d’espionner d’autres pays, a affirmé jeudi son fondateur et patron Ren Zhengfei lors d’une rare intervention publique.
“Nous sommes une entreprise chinoise, nous soutenons assurément le Parti communiste chinois (PCC), nous aimons notre pays”, a indiqué M. Ren, s’exprimant à Davos (Suisse) au Forum économique mondial.
“Cela dit, nous ne compromettrons certainement pas les intérêts d’aucun autre pays ou gouvernement, nous respectons à la lettre les lois et réglementations de tous les pays où nous opérons”, a-t-il aussitôt ajouté.
Interrogé sur un éventuel usage des équipements de Huawei pour accéder frauduleusement à des systèmes d’information américains, le PDG s’est fait tranchant: “Nous n’avons jamais reçu de demande pareille du gouvernement chinois!”, a-t-il insisté, assurant que Huawei n’avait de toute façon par les capacités nécessaires pour le faire.
Fondé en 1987 par M. Ren, ancien ingénieur de l’Armée populaire de libération, Huawei est devenu le numéro deux mondial des équipements en télécommunications, non sans de vives controverses sur ses liens présumés avec les autorités chinoises.
Le groupe s’est ainsi vu interdire l’accès à des projets d’infrastructures aux Etats-Unis et en Australie pour des raisons invoquées de sécurité, sur fond de crainte que ses équipements soient utilisés pour de l’espionnage ou des attaques informatiques –ce que Huawei a toujours démenti vigoureusement–.
Mais alors qu’on lui demandait jeudi si l’entreprise avait aujourd’hui des relations avec l’armée ou le gouvernement, M. Ren n’a pas explicitement répondu par la négative.
“Les gens en dehors de Huawei peuvent se dire qu’il y a en coulisse des raisons très spéciales expliquant notre succès (…) Il y a beaucoup d’idées fausses sur Huawei, en Chine comme à l’étranger, mais si l’on travaille dur, notre identité véritable transparaîtra”, a indiqué le dirigeant, assurant n’avoir lui-même “rien de mystérieux”.
Ses prises de parole sont pourtant rarissimes, et encore davantage ses entretiens à la presse.
Et si Huawei reste banni du marché américain des infrastructures télécoms, il ne désespère pas d’y revenir un jour, affichant une attitude ostensiblement conciliante.
“Nous n’avons jamais pensé que les Etats-Unis n’étaient pas justes envers nous, je n’ai jamais cru cela”, a martelé Ren Zhengfei jeudi, arguant que son groupe “pourrait tirer des leçons des Etats-Unis” et de la longue tradition américaine “d’ouverture”.
Huawei avait annoncé mardi à Pékin s’attendre à une hausse de 20% de son chiffre d’affaires en 2014, une croissance tirée par ses ventes de smartphones, en plein essor –notamment sur les marchés émergents–.
Au troisième trimestre 2014, Huawei se trouvait au cinquième rang mondial pour les ventes de smartphones, selon le cabinet Strategy Analytics.