Les Bourses asiatiques et le pétrole en hausse après l’annonce de la BCE et la mort d’Abdallah

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Arabie saoudite, le 23 juin 2008 (Photo : Marwan Naamani)

[23/01/2015 09:42:29] Hong Kong (AFP) Les Bourses asiatiques ont bien accueilli vendredi l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’un programme de rachats massifs de dette pour stimuler l’économie de la zone euro tandis que le décès du roi d’Arabie saoudite a entraîné un sursaut des cours du pétrole.

Tokyo a terminé en hausse de 1,05%, Séoul, 0,79%, et Sydney, 1,51%. Les valeurs régionales, à leur plus haut en six semaines, ont également bénéficié d’un ralentissement de la contraction de l’activité manufacturière en Chine.

Hong Kong a fini en hausse de 1,34%, Shanghai 0,25%.

Comme prévu, la BCE a annoncé des rachats de dette publique et privée échelonnés à raison de 60 milliards d’euros par mois à partir de mars 2015, soit davantage que les 50 milliards escomptés par le marché.

Version moderne de la planche à billets, un tel programme d'”assouplissement quantitatif” est souvent désigné par son acronyme anglo-saxon “QE”.

Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Fed américaine, il vise à peser sur les taux d’intérêt, afin de relancer l’activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.

Le gouverneur de la banque centrale Mario Draghi “est parvenu à surprendre les analystes les plus optimistes” avec un effet immédiat puisque le taux d’emprunt français à dix ans a inscrit un plus bas historique, dans le sillage de l’Espagne et l’Italie, notait Nader Naeimi d’AMP Capital Investors à Sydney, cité par Bloomberg News.

L’euro est mécaniquement reparti à la baisse face au dollar atteignant jeudi ses plus bas niveaux depuis septembre 2003, à 1,1316 dollar, avant de remonter à 1,1359 dollar.

– Le pétrole reste sous pression –

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Une vue de la bourse de New York, le 20 janvier 2015 (Photo : Jewel Samad)

Vers 07H00 GMT (08H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1329 dollar, contre 1,1359 dollar jeudi vers 22H00 GMT. La monnaie a même chuté jusqu’à 1,1316 dollar peu après 21H00 GMT jeudi, à son niveau le plus bas depuis le 19 septembre 2003.

La devise européenne reculait également face à la monnaie nippone, à 134,10 yens, contre 134,63 yens, proche de son plus faible niveau depuis mi-octobre.

Le dollar reculait face à la devise japonaise, à 118,37 yens contre 118,52 yens la veille.

La devise européenne devrait rester sous pression à moyen terme car le fossé se creuse entre la politique monétaire de la BCE et celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a, elle, mis un terme à ses rachats d’actifs en octobre dernier et pourrait commencer à relever ses taux dès l’été.

Les cours du pétrole ont par ailleurs rebondi vendredi après l’annonce de la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir, qui ouvre une période d’incertitude quant à la politique énergétique du royaume.

Le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en mars s’appréciait de 0,83 dollar ou 1,79%, à 47,14 dollars, à 08H30 GMT dans les échanges électroniques en Asie après être monté de 3,1% à New York.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance montait de 1,08 dollar ou 2,23%, à 49,60 dollars, avec un écart de 2,5 dollars par rapport au WTI contre 1,04 dollar le 16 janvier.

Malgré ce sursaut, les cours du pétrole, erratiques depuis le début de l’année, sont en repli de plus de 3% cette semaine.

“Le marché s’interroge sur ce que le nouveau roi va faire de la question de la surabondance de l’offre” mondiale d’or noir, notait Daniel Ang, analyste de Phillip Futures à Singapour.

Le baril de pétrole a perdu plus de 50% de sa valeur depuis son pic de juin 2014 sous l’effet de la surabondance d’offre et de la demande atone. Le marché attend un geste de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dont l’Arabie saoudite est le chef de file mais le cartel se refuse pour le moment à réduire sa production.

Dans l’immédiat, la mort du roi Abdallah ne devrait pas jouer de façon significative sur les prix du pétrole dont de nombreux analystes pensent qu’ils s’approcheront au cours du premier semestre du seuil des 40 dollars, voire en-deçà.