Le déficit de la balance énergétique de la Tunisie s’est accru atteignant, à fin novembre 2014, environ 3,3 millions tonnes équivalent pétrole (MTEP), en raison du tarissement des réserves et des troubles sociaux, selon le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Kamel Ben Naceur. A cet égard, la demande en produits énergétiques (gaz et pétrole) a atteint 8,3 MTEP contre une production de 5 MTEP, a-t-il précisé dans une interview à l’Agence TAP.
Il a aussi souligné que la production a régressé de 13% en 2014 par rapport à 2013 contre une hausse de la demande de 4% durant la même période. Pour le ministre, le tarissement naturel de certains puits ainsi que les troubles sociaux qui ont accompagné les activités de forage des puits de prospection ont contribué à compliquer davantage la situation.
Le nombre moyen d’ouvriers travaillant sur les appareils de forage a atteint environ 200 personnes en raison des revendications sociales excessives alors que le fonctionnement de ces appareils ne nécessite que 35 ouvriers.
Le ministre fait savoir que la chute des prix du pétrole sur le marché international (moins de 50 dollars le baril) a provoqué une baisse des investissements des sociétés étrangères en matière de prospection et de services, notant que ces entreprises oeuvrent actuellement à réorienter leurs investissements et à les réduire.
De ce fait, il a appelé les parties syndicales intervenant dans le secteur de l’énergie à comprendre le contexte international, au vu de la baisse du prix du pétrole et la révision des plans d’investissements des grands groupes internationaux dans le monde, mettant en garde contre le départ définitif de ces sociétés du pays si les revendications sociales se poursuivent.
Des sociétés pionnières dans le domaine des services pétroliers, tels que Schlumberger, Halliburton et Baker Hughes ont annoncé une réduction de leurs effectifs de plus de 30.000 postes d’emploi. Quant aux sociétés de production, elles ont annoncé la réduction de leurs investissements de 40% par rapport à 2014, étant donné que le coût de production n’équivaut plus celui de l’investissement.
S’agissant du renouvellement des permis de prospection, M. Ben Naceur a souligné le souci du ministère de vérifier et de contrôler toutes les actions de renouvellement compte tenu de la polémique suscitée par cette question sur la scène nationale. Il a ajouté que le ministère a consulté le tribunal administratif qui l’a éclairé sur la meilleure méthode a suivre dans ce domaine.