«L’introduction de réformes structurelles dans le secteur du tourisme, au cours de la période écoulée, était le choix à adopter afin de mettre fin à la détérioration de cette activité, d’autant plus que le temps joue contre nous», a affirmé Amel Karboul, ministre du Tourisme.
Intervenant, jeudi 22 janvier, lors d’une conférence de presse axée sur le bilan de son département, elle a indiqué que cette approche s’est traduite par la stratégie «Vision 3+1» (2014/2017), lancée sur la base de stratégies et de programmes d’actions déjà existants.
Mme Karboul a mis l’accent sur l’importance de poursuivre «les efforts visant la réforme du tourisme tunisien afin de relever des défis de taille et tirer profit de ressources illimitées». Elle a rappelé, dans ce cadre, qu’en 2015, des financements de l’ordre de 1,5 million de dinars ont été alloués pour l’exécution d’environ 60% des 40 projets de réforme annoncés par la stratégie «3+1».
Qualifiant ces financements de positifs, la ministre a néanmoins appelé à la nécessité de mobiliser des financements additionnels, notamment via les mécanismes de la coopération internationale. La stratégie “3+1” est basée sur la diversification de l’offre touristique, le renforcement des produits provenant des régions de l’intérieur, l’identification des spécificités de chaque région et l’amélioration de la qualité des services à tous les niveaux. Il s’agit, en outre, d’oeuvrer à améliorer l’image de la Tunisie sur les marchés touristiques et moderniser le secteur.
La ministre a, par ailleurs, expliqué que dans le cadre de la même stratégie, il a été procédé au renforcement des opérations de contrôle des structures et unités touristiques. Au cours de l’année 2014, les opérations de contrôle effectuées par les équipes de contrôle technique ont augmenté de 57% par rapport à 2013, a-t-elle précisé.
Il a, en outre, été procédé à la révision des normes de classement des unités touristiques en axant les efforts sur le renforcement de la qualité des services virtuels. La ministre a, à cette occasion, annoncé le démarrage d’un nouveau programme de mise à niveau du secteur touristique «eu égard à l’échec du programme lancé en 2007» et la création d’un observatoire du tourisme chargé d’enrichir le système d’information sur l’activité touristique en général.
Mme Karboul a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de promouvoir l’image de la Tunisie et notamment des régions du sud, évoquant les efforts qui ont abouti à l’annulation des visas d’entrée en Tunisie pour les ressortissants de plusieurs pays africains et asiatiques. Elle a rappelé qu’une étude sur les impacts des campagnes publicitaires ciblant un nombre de marchés traditionnels a révélé la médiocrité de l’image de la Tunisie. «On ne peut avancer dans ce domaine si on continue de travailler avec les mêmes méthodes employées depuis des dizaines d’années», a souligné la ministre, ajoutant que “la nouvelle stratégie oeuvre à moderniser le secteur touristique”.
Evoquant la relation entre l’administration et la profession, elle a fait remarquer à la fois la divergence et la convergence des points de vues des deux parties sur plusieurs points, appelant à trouver des points d’accord afin de préserver l’intérêt du pays.
Les données présentées au cours de la conférence de presse révèlent une augmentation de 11% des recettes touristiques par rapport à 2013, celles-ci étant passées de 3,22 milliards de dinars en 2013 à 3,57 milliards de dinars en 2014, ce chiffre demeurant cependant en baisse de 14,5% en comparaison avec 2010. En revanche, le nombre de touristes étrangers ayant visité la Tunisie en 2014 a baissé de 3,2% par rapport à 2013, pour s’établir à un peu plus de 6 millions. L’arrivée en Tunisie de touristes de certains marchés a enregistré une régression, notamment les Russes (11,5%), les Français (6,1%) les pays scandinaves (19,5%) et les libyens (21,3%). D’autres marchés ont connu une progression comme les marchés algérien (35%), britannique (4%) et italien (9%).