La Bourse de Moscou accuse le coup après la décision de Standard & Poor’s

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ège de la Banque Centrale de Moscou (Photo : Yuri Kadobnov)

[27/01/2015 08:22:52] Moscou (AFP) La Bourse de Moscou accusait le coup mardi après la décision de l’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s d’abaisser la note de la Russie en catégorie “spéculative”, qui fait craindre une aggravation de la crise financière qui frappe le pays.

Vers 07H30 GMT, l’indice RTS (libellé en dollars) chutait de 2,39% après une ouverture en recul de plus de 3%. Il avait déjà abandonné près de 5% lundi sous l’effet d’un regain de violences dans l’Est de l’Ukraine pendant le week-end, qui fait craindre l’adoption de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie.

L’indice Micex, libellé en roubles et donc moins sensible à la crise monétaire, reculait de 0,14%.

Contrairement aux marchés d’actions, fermés au moment de l’annonce de l’agence américaine, le rouble avait déjà eu l’occasion de réagir lundi à cette annonce avec un plongeon de 6% qui l’avait ramené aux pires heures de la mi-décembre, en plein mouvement de panique de la population.

La monnaie russe se reprenait légèrement mardi matin: l’euro retombait à 76,27 roubles contre 77,25 roubles lundi soir et le dollar à 67,83 roubles contre 68,79 roubles.

Avec sa décision d’abaisser la note de la Russie à “BB+”, Standard & Poor’s est la première agence internationale à classer le pays dans la catégorie des dettes souveraines “pourries” en jargon financier.

Elle a mis en avant la détérioration de la flexibilité monétaire du pays, ainsi que la dégradation de ses perspectives de croissance résultant des sanctions économiques européennes et américaines introduites en raison de la crise ukrainienne.

Très attendue, cette sanction fait craindre une accélération des fuites de capitaux de Russie, déjà à un niveau record en 2014 à cause de la crise ukrainienne, aggravant ses difficultés économiques, alors qu’une profonde récession se profile déjà pour cette année.

Elle risque de pousser certaines organisations financières à se défaire de leurs titres de dette russe, aussi bien publique que des entreprises.

Les analystes de VTB Capital ont cependant tempéré ces craintes, rappelant que cette décision était très attendue et jugeant “la réaction initiale (du marché) excessive”.

Le ministre des Finances Anton Silouanov avait déjà dénoncé lundi soir un “pessimisme excessif” de S&P, ne voyant “pas de raison de dramatiser” cette décision.

Mais pour l’ancien ministre Boris Nemtsov, critique du Kremlin, cette décision “signifie que les capitaux vont quitter le pays encore plus vite et le rouble continuer de chuter”.

“Les prix vont augmenter plus vite”, a-t-il ajouté, sur sa page Facebook.