éroport de nantes, le 27 janvier 2015 (Photo : Georges Gobet) |
[27/01/2015 18:56:04] Paris (AFP) Après une semaine de dialogue de sourds, les fédérations patronales du transport routier ont accepté mardi, sous conditions, de renouer le dialogue avec les syndicats et un rendez-vous a été fixé jeudi, à la demande du gouvernement.
Le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, a demandé la convocation d’une réunion jeudi matin entre les deux parties “afin d’examiner les conditions de la reprise du dialogue social”. Des deux côtés, la réponse a été positive, laissant entrevoir une possible porte de sortie.
La négociation annuelle des salaires s’était terminée il y a une semaine sur un “constat d’échec”. Depuis, les fédérations patronales refusaient de reprendre les discussions et l’intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) multipliait sur le terrain les actions de blocage.
Satisfaits que “la mobilisation ait enfin amené le patronat à accepter le dialogue”, les syndicats ont assuré dans un communiqué qu’ils se rendront à la réunion “dans un esprit ouvert, constructif et combatif”. Lundi, ils avaient demandé “au gouvernement la nomination urgente d’un médiateur” pour “faire revenir l’ensemble des parties à la table des négociations”.
De son côté, la CFDT Transport a indiqué à l’AFP qu’elle “se rendra jeudi à l’invitation du gouvernement”. “Mais la mobilisation reste à l’ordre du jour”, prévient le premier syndicat.
La CFDT n’a jusqu’ici pas pris part aux actions menées depuis le 18 janvier par l’intersyndicale. Elle promet mercredi une série d’actions coups de poing partout en France, visant notamment des dépôts pétroliers.
Mardi, des actions de blocage à l’initiative de l’intersyndicale ont encore visé des grands groupes de transport routier et de logistique, notamment à Nantes, Rennes, Dunkerque et Bordeaux.
– “Nombreux chantiers” –
Mais pour le patronat, qui fait un pas en acceptant de renouer un début de dialogue, ces actions doivent cesser.
Trois fédérations (FNTR, TLF et UNOSTRA) ont accepté mardi le principe d’une médiation, à condition que les syndicats renoncent “à toute pression revendicative en cours de discussions”. Et qu’ils acceptent d’élargir le champ des discussions à l’ensemble des “chantiers professionnels” (protection sociale, classifications métiers, formation professionnelle, etc.) de la branche, sans focaliser sur les seules négociations salariales.
à Paris, le 10 décembre 2014 (Photo : Martin Bureau) |
“Si les conditions du dialogue social sont réunies, nous irons à cette réunion”, a indiqué Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, principale chambre patronale de la branche.
L’OTRE, autre fédération, a annoncé qu’elle “répondra favorablement à la demande du secrétaire d’Etat aux transports”. Cependant, pour cette organisation, “il n’est ici pas question d’une médiation mais bien d’une reprise du dialogue entre les partenaires sociaux dans son cadre normal et légitime”, Il s’agira “de poser les bases des futures négociations sans exclusive des dossiers à aborder”, ajoute la fédération.
La réunion de jeudi sera présidée par un représentant du ministère du Travail, comme les précédentes séances de négociations salariales.
Les syndicats réclament une augmentation de 5% pour tous les salariés du transport routier. Le patronat a proposé une revalorisation de 1% pour les cadres et de 2% pour les coefficients les plus bas de la convention collective, actuellement sous le Smic. Les fédérations font valoir qu’un tiers des entreprises du secteur sont dans une situation “critique” et que les prétentions syndicales sont “trop éloignées des réalités économiques”.
“Le gouvernement reste attentif à la situation sociale dans le secteur du transport routier et souhaite la reprise du dialogue”, a pour sa part souligné mardi M. Vidalies, précisant qu’il “existe dans cette branche professionnelle de nombreux chantiers, dont la solution exige un dialogue social approfondi”.