é entériner la succession de son PDG Jean-Bernard Lévy a été annulé (Photo : Eric Piermont) |
[27/01/2015 19:19:09] Paris (AFP) Thales doit encore revoir sa copie: l?assemblée générale qui devait entériner début février sa nouvelle gouvernance a été reportée, le temps de désigner deux administrateurs supplémentaires afin de maintenir “la prédominance de l?Etat” dans le pacte d’actionnaires le liant à Dassault Aviation.
Le groupe d?électronique et de défense a annoncé mardi soir le report de cette AG, prévue le 4 février. Dans un communiqué, Thales a indiqué qu?”à la demande de l?Etat et de Dassault Aviation, le conseil d?administration a décidé de reporter l?assemblée générale” prévue à cette date.
Il a précisé que le conseil d?administration “se réunira prochainement en vue de convoquer une nouvelle assemblée générale”, sans avancer de date. L’Etat détient 26% des parts du groupe, tandis que Dassault en possède 25%.
L’assemblée générale devait entériner la nouvelle gouvernance du groupe.
Lors d’une réunion en décembre, le conseil d’administration de Thales avait désigné Patrice Caine comme président directeur-général à titre provisoire.
Il s?agissait de préparer la dissociation des fonctions entre directeur général, fonction que Patrice Caine doit continuer à exercer, et de président du conseil d’administration, qui doit être exercée par Henri Proglio.
L?assemblée générale du 4 février devait également entériner une nouvelle limite d?âge pour la présidence du groupe, portée à 69 ans, et permettre ainsi d?accueillir M. Proglio, 65 ans, avec une clause dite de “revoyure” pour l?étendre éventuellement à 70 ans.
– Pérenniser la prédominance de l’Etat –
Dans son communiqué, Thales explique que “l’Etat et Dassault Aviation ont estimé que la mise en oeuvre effective de la dissociation des fonctions de président et de directeur général (…) nécessitait au préalable la nomination de deux administrateurs supplémentaires”.
L?objectif est “de pérenniser la prédominance de l’Etat au sein du concert le liant (…) à Dassault Aviation”.
Le communiqué de Thales ajoute qu?il s?agit également “de renforcer la présence d’administrateurs personnalités extérieures au sein du conseil d’administration, dans le sens des recommandations du code Afep-Medef”.
En clair, l?Etat possédait jusqu?ici cinq voix au sein du conseil d?administration, contre quatre à Dassault. Or, en vertu de l?accord trouvé autour de la nouvelle gouvernance, les deux parties se seraient trouvées avec un nombre égal de voix, menaçant ainsi l?équilibre du pacte d?actionnaires.
Interrogé par l’AFP, Thales s’est refusé à tout commentaire.
Cette nouvelle péripétie est la dernière d?un feuilleton qui a débuté à l?automne avec la nomination surprise du PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, à la tête d?EDF.
L?accord trouvé autour de la nouvelle gouvernance de Thales devait mettre un terme à plusieurs semaines de vacance de pouvoir en raison de l?incapacité des deux principaux actionnaires à s?entendre sur le nom du remplaçant de M. Lévy.
Il avait été le fruit de longues tractations entre l?Etat et l?avionneur, ce dernier n?ayant pas du tout apprécié d?être informé par la presse du départ de Jean-Bernard Lévy.
Les deux parties étaient finalement parvenues à s?entendre quelques jour avant Noël, en désignant Henri Proglio, qui venait d?être remplacé par Jean-Bernard Lévy à la tête d?EDF, en lieu et place de ce dernier à la tête de Thales.
Avec toutefois une différence de taille, puisque la fonction de M. Proglio est non exécutive, celle de directeur général étant conservée par Patrice Caine dans le schéma de cette nouvelle gouvernance.