étrolière brésilienne, le 12 décembre 2014 à Rio de Janeiro (Photo : Vanderlei Almeida) |
[28/01/2015 12:47:25] Rio de Janeiro (AFP) au 3e trimestLe géant pétrolier brésilien Petrobras, plongé dans un scandale de corruption, a annoncé une chute de 9,07% de son bénéfice net au troisième trimestre 2014 par rapport à la même période de 2013, selon un bilan dévoilé mercredi dans un communiqué.
Le bénéfice, qui a atteint 3,087 milliards de reals (environ 1,201 milliard de dollars), n’inclut pas les dépréciations d’actifs subies en raison de l’affaire de corruption, précise le texte.
Le bénéfice du troisième trimestre est par ailleurs inférieur de 38% à celui du deuxième trimestre 2014.
Les résultats de l’entreprise publique, reportés à deux reprises, ne sont pas définitifs et doivent encore être ajustés. Petrobras a évité donc de chiffrer le montant du préjudice mais a voulu vis-à-vis du marché et de ses actionnaires publier des résultats coûte que coûte, même incomplets.
“Le groupe réalise qu’il sera nécessaire de procéder à des ajustements de ses comptes, pour introduire des modifications de la valeur de ses actifs fixes affectés par les contrats frauduleux passés (…)”, indique le communiqué.
Petrobras a expliqué la baisse de ses bénéfices notamment par le recul des activités de production et d’exploitation, la dépréciation du real face au dollar et la suspension des travaux de construction de deux raffineries.
éjeuner avec des journalistes, le 22 décembre 2014 à Brasilia (Photo : Evaristo Sa) |
Ce sont les premiers résultats annoncés par Petrobras depuis que les autorités ont révélé un vaste scandale de corruption impliquant des directeurs qui touchaient des dessous-de-table pour octroyer des juteux contrats à un cartel d’entreprises.
Selon la police, les malversations au sein de Petrobras ont impliqué des grandes entreprises de construction sur près de 4 milliards de dollars en dix ans.
Le marché attend en fait plus le montant du préjudice subi par Petrobras que le bénéfice trimestriel. Pour les opérateurs du marché, la dépréciation d’actifs varierait entre 10 et 20 milliards de dollars.
Trente neuf personnes au total, entrepreneurs de construction et ex-responsables du groupe pétrolier, sont soupçonnées d’être impliquées dans ce scandale, découvert en mars 2014.
Aucun acte d’accusation n’a encore été prononcé mais l’on soupçonne l’implication d’hommes politiques proches de la présidente Dilma Rousseff.