Aix-en-Provence. (Photo : Anne-Christine Poujoulat) |
[28/01/2015 17:37:17] Paris (AFP) Le numéro deux français des casinos Groupe Partouche a redressé ses comptes en 2014 après avoir obtenu un rééchelonnement de sa dette, et se veut “serein” pour 2015, confiant que le “retournement positif” des derniers mois va perdurer.
Après six exercices déficitaires liés en bonne partie à la crise, le groupe finit quasiment à l’équilibre en 2014: il n’affiche plus qu’une légère perte nette part du groupe sur l’exercice clos fin octobre, soit 1,6 million d’euros contre une perte de 13,3 millions d’euros un an plus tôt, selon les résultats publiés mercredi.
“Le résultat net part du groupe ne reflète pas les fondamentaux de l’exploitation. Il s’explique essentiellement par les 22 millions d’euros de dépréciations comptables passées sur un certain nombre d’établissements”, a dit à l’AFP le président du directoire, Fabrice Paire.
Le résultat net total repasse lui dans le vert avec un bénéfice de 5,3 millions d’euros, contre une perte de 4,4 millions d’euros en 2013.
Partouche semble en meilleure voie désormais, dans un environnement général très difficile pour les casinos depuis le début de la crise en 2008.
Le bilan annuel du secteur, publié mercredi, montre un énième recul de l’activité en 2014: le produit brut des jeux (PBJ, différence entre les mises des joueurs et leurs gains) des quelque 200 casinos de France a baissé de 2,6% à 2,123 milliards d’euros. A périmètre comparable (en excluant les 4 nouveaux casinos), l’activité du secteur a même diminué de 3,5%.
“Partouche fait mieux que ses concurrents (Barrière, Joa, Tranchant…) puisque nous reculons seulement de 2,1% en France”, dit M. Paire à l’AFP.
Numéro deux dans l’Hexagone derrière Barrière, Partouche exploite 41 casinos en France et 5 à l’étranger. Il compte aussi 15 hôtels, 130 restaurants, un établissement thermal, deux golfs et trois plages.
Le chiffre d’affaires a baissé de 6,1% sur l’exercice, à 410 millions d’euros, en bonne partie à cause des cessions opérées depuis un an.
Pour autant, le résultat opérationnel a progressé de 53% à 24,9 millions d’euros et le groupe se dit “confiant dans sa capacité à améliorer sa rentabilité” en 2015.
– Dette réduite d’un tiers –
“On a toutes les raisons d’être sereins. Nous faisons un Ebitda de près de 70 millions d’euros, la marge progresse à 16,8%, on a désormais un endettement extrêmement sain et les équipes sont mobilisées”, relève M. Paire.
Le groupe, qui avait plongé en 2009-2010 avec la crise, a redressé la barre en économisant drastiquement depuis 2012, en cédant récemment une série d’actifs non rentables et en obtenant l’an dernier un rééchelonnement de sa dette jusqu’en 2022.
Pour pousser les 13 créanciers à renégocier sa dette, Partouche avait en effet lancé fin septembre 2013 une procédure de sauvegarde et a bataillé pendant six mois pour décrocher un accord.
En parallèle, il a cédé pour près de 90 millions d’euros d’actifs et s’apprête à encaisser une trentaine de millions d’euros supplémentaires pour des cessions qui devraient être finalisées d’ici la fin du premier semestre 2015 (hôtel Garden Beach à Juan-les-Pins, murs de l’ancien casino de La Grande Motte, murs à Vichy…)
Une partie du produit de ces cessions est rétrocédée aux créanciers du groupe.
Conséquence: Partouche a réduit d’un tiers sa dette nette en un an. Elle était de 128,3 millions d’euros fin octobre 2014 et devrait “bientôt passer sous les 100 millions d’euros d’endettement, ce qui est très bien”, juge M. Paire.
Côté perspectives, il évoque un “retournement positif” depuis l’été pour le groupe et espère qu’il va se poursuivre. “Je suis serein. La tendance au début de l’exercice 2015 est favorable”, déclare-t-il à l’AFP.