La conclusion, mardi 27 janvier, d’une émission obligataire sur le marché international des capitaux de 1 milliard de dollars américains, est une «preuve que la Tunisie a regagné la confiance des grands investisseurs». C’est en tout cas ce qu’estime le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, qui s’exprimait, mercredi 28 janvier, lors d’une conférence de presse commune avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari.
M. Ben Hammouda a expliqué que ” les discussions avec les grands investisseurs qui se sont poursuivies lundi et mardi nous ont révélé le degré d’optimisme concernant l’avenir de la Tunisie, notamment après l’achèvement pacifique de la période de transition démocratique”.
“L’objectif de cette opération est de mobiliser 500 millions de dollars, mais nous avons été surpris par des ordres de 4,3 milliards de dollars américains (près de 9 fois la demande tunisienne), exprimés par 277 investisseurs à travers le monde. Nous avons choisi de mobiliser 1 milliard de dollars accordés par les 10 plus grandes institutions financières internationales”, a précisé le ministre.
Ce montant sera consacré au financement du déficit budgétaire estimé à 7,5 milliards de dinars, a-t-il souligné, rappelant que le taux d’intérêt de 5,75% appliqué à cet emprunt n’est pas élevé par rapport à la situation économique de la Tunisie.
Pour sa part, M. Ayari estime que le taux d’endettement de la Tunisie reste «normal» par rapport à d’autres pays ayant obtenu de meilleures notations souveraines. Les dettes internes et extérieures de la Tunisie représentent 52% de son PIB alors que le taux d’endettement extérieur est de l’ordre de 46% du PIB, a-t-il encore indiqué. «La Tunisie s’engage à rembourser ses dettes dans les délais», a affirmé le gouverneur de la BCT, appelant «à ne pas surévaluer les chiffres des dettes».
Le patron de la BCT a appelé toutes les parties «à retourner à la production et à l’exportation afin de réduire le déficit commercial (qui a atteint, en 2014, près de 13,63 milliards de dinars), avec le renforcement de l’épargne dont le taux n’a pas dépassé 13% du PIB». Et d’ajouter que les ressources propres du budget de l’Etat ne «couvrent que 70% des besoins» mettant l’accent sur l’importance de maîtriser les dépences et les coûts de subvention.