Banque d’Angleterre : le gouverneur critique l’austérité de la zone euro

11f915e1e812ed0441d037b4c539e556a4d57eed.jpg
Angleterre (BoE), Mark Carney, le 24 janvier 2015 au Forum de Davos, en Suisse (Photo : Fabrice Coffrini)

[29/01/2015 10:50:08] Dublin (AFP) Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) a critiqué mercredi soir la politique d’austérité en zone euro, jugeant -en pleine crise grecque- que l’incapacité des pays riches à aider les plus pauvres risquait de plonger la zone dans “une nouvelle décennie perdue”.

“La zone euro a été relativement timide à mettre en place les politiques et institutions nécessaires pour apporter une prospérité durable pour ses citoyens. Ce n’est plus l’heure des demi-mesures”, a dit Mark Carney dans un discours prononcé mercredi soir à Dublin.

Il a appelé à construire “des institutions permettant un partage des risques, à l’instar de celles qui sont présentes dans les unions monétaires qui réussissent”.

“A ce jour, les progrès en matière de réformes structurelles dans la zone euro demeurent inégaux. (..) Les responsables de l’Europe ne prévoient pas actuellement d’union budgétaire dans le cadre de l’union monétaire. Une telle timidité a un coût”, a-t-il mis en garde.

La remarque du gouverneur de la BoE a été immédiatement interprétée par le Times notamment comme une critique de l’austérité prônée par la chancelière Angela Merkel.

“Il est difficile de ne pas conclure que si la zone euro était un pays, la politique budgétaire serait nettement plus favorable”, a ajouté M. Carney.

Ses propos interviennent quelques jours après les élections grecques où le nouveau Premier ministre Alexis Tspiras, leader du parti de gauche Syriza, veut mener une politique économique allant à l’encontre de celle de ses prédécesseurs, revenir sur une partie des réformes structurelles mises sur les rails ces dernières années, et renégocier la dette.

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, attendu en milieu de journée à Athènes, a rappelé qu’il n’y avait pas de majorité en Europe pour un effacement de la dette grecque qui culmine à plus de 175% du PIB.