Qu’y a-t-il de neuf dans le numérique en Tunisie? Ce sont les drogues numériques qui ne sont pas vraiment nouvelles de par le monde, puisqu’elles sont apparues en 2006. Et ce n’est qu’en 2015 qu’une circulaire a été transmise aux présidents et doyens d’universités pour les prévenir quant aux dangers du phénomène «drogues numériques». Une circulaire qui les somme de surveiller tout usage abusif du net dont l’usage est devenu de plus en plus répandu dans nos institutions universitaires.
Il s’agit en fait de fichiers sonores captés à travers des écouteurs ou des casques de très haute définition qui excitent l’ouïe par des ondes et qui a des effets plus percutants d’une personne à l’autre sur le cerveau. Les rythmes sont sensés reproduire les sensations d’une véritable drogue. L’effet est de stimuler les neurones du lobe frontal gauche. Les effets déclenchés par les rythmes diffusés par le site www.i.doser.com touchent directement le lobe temporal qui contient les aires auditives et plus précisément la zone 41 de Brodmann. Sous l’effet de cette drogue numérique, des hallucinations auditives peuvent survenir.
«Les dangers de ces drogues, explique-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur, c’est une reproduction excessive des hormones du bonheur, de l’extase qui peuvent causer des hallucinations au fur et à mesure qu’on en use et susciter chez l’usager un état d’accoutumance qui peut être à l’origine de dépressions nerveuses ou nocives pour les neurones. L’utilisation fréquente des drogues numériques pourrait également inciter les jeunes à devenir plus demandeurs des drogues dures».
Les drogues numériques sont d’autant plus dangereuses qu’elles ne sont pas facilement décelables et que l’on ne peut presque pas identifier leurs usagers qui appartiennent à toutes les tranches d’âges, d’où la nécessité d’une vigilance accrue de la part des autorités publiques, des parents et de la société civile et le lancement de campagnes de sensibilisation en coordination avec les services concernés au sein du ministère de la Santé à ce propos.
Décision a été prise de censurer les sites diffusant ce genre de drogues tout comme il est recommandé aux parents de surveiller l’usage des smartphones et les ordinateurs de leurs progénitures.
Sur le site owni.fr, on doute que «“i-drugs” soient de véritables narcotiques. Et pour cause: ce sont de simples fichiers musicaux utilisant la technique du battement binaural. Écoutés sur un casque ou des écouteurs et grâce à une légère différence de fréquence entre les deux oreilles, ils sons sont censés altérer les ondes cérébrales et recréer les mêmes sensations que les drogues dites “traditionnelles”». Quant à Nick Ashton, le concepteur du site www.i.doser.com, il prétend que «Doser ne tolère pas et ne tolérera jamais l’utilisation de substances illégales. Elles sont dangereuses pour le corps et l’esprit. Nous offrons seulement un moyen d’expérimenter une forme de stimulation de manière sûre et naturelle».
Toujours selon le même site, ceci n’a pas empêché des parents américains inquiets de dénoncer ce site qu’ils accusent «d’être une possible porte d’entrée vers de véritables drogues».
Cela serait aujourd’hui le cas en Tunisie au vu de la décision prise par le ministère de l’Enseignement supérieur pour lancer sa campagne anti «I-drugs».