Fethi Jarray, ministre de l’Education, a annoncé jeudi 29 janvier à Tunis le lancement officiel du “dialogue sociétal sur l’éducation”, à l’occasion d’un séminaire organisé par le ministère de l’Education.
“Le dialogue sociétal sur l’éducation se déroulera tout au long de l’année”, a indiqué Jarray à l’agence TAP, précisant que “le calendrier sera établi dans les prochains jours, après concertation avec toutes les parties prenantes”.
Par ailleurs, le ministre de l’Education a mis en exergue le rapport national sur l’éducation au titre de 2014, qui constitue “un support important pour l’élaboration des politiques et des stratégies de réformes du système éducatif”.
De son côté, Taoufik Jelassi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC, a fait l’éloge de l’enseignement public, tout en convenant que cet enseignement a connu une baisse considérable en termes de qualité. De ce fait, il estime obligatoire “une approche participative pour réformer le système éducatif”, appelant à “numériser l’enseignement”.
Dans son intervention, Ahmed Ammar Youmbai, ministre des Affaires sociales, a affirmé l’engagement de son département à faire réussir ce dialogue.
Il a également énuméré les programmes conjoints de son département avec les ministères de l’Education et de la Santé, en matière de réforme du système éducatif, notamment le programme du travail social dans les écoles, lancé à partir de l’année scolaire 2014/2015, basé sur la création de cellules pour l’accompagnement social, pédagogique et sanitaire de l’élève et visant à réduire l’abandon scolaire précoce.
M. Youmbaii a évoqué le programme d’intégration scolaire pour les handicapés et le programme de l’enseignement pour les adultes qui vise 18.000 personnes pour un coût de 2 millions de dinars.
Sabeur Bouatay, ministre de la Jeunesse et des Sports, indiquera que “le système de l’éducation physique est le système le plus marqué par des dysfonctionnements, appelant à réformer la filière du sport.
De son côté, Mohamed Salah Ben Ammar, ministre de la Santé, a mis l’accent sur l’expérience de son département en matière de dialogue sociétal sur la santé, affirmant que “le plus difficile sera de se désapproprier le sujet et faire en sorte que les réformes émanent des citoyens”.
“Il faut déployer d’énormes moyens financiers, logistiques et humains pour réussir ce dialogue”, a-t-il ajouté, appelant à mettre en place un plan d’action “efficace, réaliste et réalisable”.
Mourad Sakli, ministre de la Culture, a fait savoir que la réforme du système éducatif “doit être un outil et non pas un objectif en soi”, appelant à la création d’un club d’histoire et de patrimoine dans chaque maison de culture, en collaboration avec le ministère de l’Education, son département manquant de moyens pour réaliser seul ce projet.
Mounir Tlili, ministre des Affaires religieuses, a précisé que l’éducation doit “répondre aux exigences du monde moderne, sans pour autant délaisser notre culture et notre identité arabo-musulmanes”, appelant à réviser le programme scolaire et accorder plus d’importance à l’éducation islamique en l’enseignant dans toutes les filières.
Neila Chaâbane, secrétaire d’Etat de la Femme et la Famille a, quant à elle, affirmé que “l’Etat a délaissé son rôle vis-à-vis de la tranche d’âge de 3 à 5 ans”, faisant savoir que son département travaille actuellement sur une stratégie pour lutter contre l’abandon scolaire précoce chez les filles.
Ont pris part à ce séminaire plusieurs organisations internationales, qui ont affirmé leur engagement à appuyer les réformes du système éducatif et contribuer à la réussite du dialogue sociétal sur l’éducation.
Dans ce cadre, Mohamed Abdel Bary Al Qodsi, directeur général adjoint de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), a déclaré que la Tunisie continue à être pionnière dans le monde arabe en termes de l’importance accordée à l’éducation, considérant que l’approche participative permettra de mettre l’éducation dans son environnement afin de créer des citoyens modèles.
Maria Luisa Fornara, représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en Tunisie, a, de son côté, mis en exergue l’importance de la participation de la société civile dans ce dialogue sociétal, affirmant que “la Tunisie est un modèle à suivre en termes d’éducation” et appelant à “pallier aux difficultés en matière de qualité et d’équité et réduire les disparités régionales qui persistent encore”.
Quant à Christine Bohrer, directrice de l’Institut Goethe, elle a affirmé que l’institut a apporté son expertise pour la mise sur pied du rapport national sur l’éducation, indiquant que ce dernier mettra volontiers à la disposition du ministère de l’Education l’exemple allemand afin d’en tirer profit.