La banque espagnole CaixaBank voit son bénéfice net 2014 quasi doublé

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érence de presse sur les résultats de la banque espagnole, le 30 novembre 2015 à Barcelone (Photo : Josep Lago)

[30/01/2015 13:07:43] Madrid (AFP) La banque espagnole CaixaBank a publié vendredi un bénéfice net en hausse de 96,3% à 620 millions d’euros, grâce à une progression de son activité, une baisse des créances douteuses mais aussi une nouvelle norme comptable.

Après six ans de crise en Espagne, précipitée par l’éclatement d’une bulle immobilière en 2008 dont la déflagration a ébranlé les fondations du secteur financier, le PDG de CaixaBank, Gonzalo Gortazar, s’est montré optimiste vendredi pour 2015, tablant sur une hausse du volume de crédits pour l’établissement (+7%) alors que le pays a renoué avec la croissance en 2014.

“2014 a été une bonne année pour nous, elle pose les bases de la croissance” pour la banque, première par le volume d’actif dans le pays, alors que l’économie espagnole “repart peu à peu”, a-t-il déclaré. Arrivé en juin 2014 à ce poste, Gonzalo Gortazar a annoncé qu’il présenterait un plan stratégique “dans les prochaines semaines”.

Le résultat net 2013 a été revu en nette baisse à 316 millions d’euros en vertu d’une nouvelle norme comptable concernant tout le secteur espagnol, ont précisé ses dirigeants lors de la présentation des résultats. Si on n’en tient pas compte, la progression du bénéfice net en 2014 ressort à 23,2%.

Les analystes interrogés par le fournisseur d’informations financières Factset tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 687 millions pour 2014. Des résultats mal reçus à la Bourse de Madrid, où l’action CaixaBank perdait 2,06%, à 3,95 euros à 11H55 GMT.

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ésident de la banque espagnole Isidre Faine, le 30 janvier 2015 à Barcelone (Photo : Josep Lago)

Le produit net bancaire, qui correspond à la valeur ajoutée créée par la banque, a progressé l’an dernier de 5,1% à 4,2 milliards.

La banque catalane, à l’instar des autres espagnoles, avait vu son taux de créances douteuses monter en flèche après l’éclatement de la bulle, alimenté par de nombreux crédits immobiliers risquant de ne pas être remboursés.

Ce taux a reculé l’an dernier, trimestre après trimestre, pour s’établir à 9,7% fin décembre, contre 10,5% un an plus tôt. Il est inférieur à la moyenne du secteur bancaire (12,75% en novembre), selon la banque d’Espagne.

Son taux de fonds propres durs dit CET1 était de 13,1% fin décembre. Il s’agit d’un indicateur sur la solidité de ses fonds propres, c’est-à-dire des capitaux levés auprès des actionnaires et des bénéfices en réserve dans les coffres, par opposition aux dépôts des clients.

CaixaBank, troisième banque d’Espagne par la capitalisation, a réduit son exposition au secteur immobilier, en vendant, à travers sa filiale immobilière, des biens pour un total de 2,5 milliards d’euros l’an dernier.

Se voulant “prudent”, Gonzalo Gortazar a cependant indiqué que la banque mettrait “jusqu’à quatre ans” pour digérer l’impact dans son bilan des actifs immobiliers saisis aux promoteurs et propriétaires ne pouvant plus rembourser leurs prêts.

L’établissement bancaire, qui compte déjà le réseau le plus important d’Espagne avec près de 5.300 agences et 13,4 millions de clients, a renforcé sa présence dans le pays avec le rachat l’an dernier des activités de banque commerciale, gestion de patrimoine et banque d’entreprise de la britannique Barclays.

L’absorption de Barclays, au prix d’un plan social, permettra à CaixaBank de progresser jusqu’à attirer environ 28% des clients en Espagne en 2015, contre déjà 27,6% pour la banque, déjà leader sur ce point.

Spécialisée dans la banque de détail, CaixaBank indique ainsi avoir gagné de nouveaux clients en 2014, aussi bien chez les particuliers que chez les PME.

Très centrée sur l’Espagne, la banque possède aussi des participations à l’étranger, par exemple dans la banque portugaise BPI.