La recherche mathématique doit se rapprocher des entreprises, pour le Medef

d773da702330009f92b1fb9c5951cc1fe686bc4c.jpg
é Paris-VI Pierre-et-Marie-Curie(UPMC) lors de la remise des diplôme de doctorat, le 13 juin 2009 à Paris (Photo : Miguel Medina)

[30/01/2015 16:52:13] Paris (AFP) Les mathématiques, une discipline où la France s’est distinguée ces dernières années, sont une “technologie-clé pour les entreprises”, soutient le Medef, qui s’inquiète de la difficulté dans l’Hexagone de passer des mathématiques pures aux applications pour les entreprises.

En France, “nous sommes très forts en mathématiques”, pourtant “on a un problème de rapprochement entre nos filières de mathématiques et les emplois, et nous devons voir comment on rapproche les mondes des chercheurs très pointus et de l’entreprise”, a déclaré Pierre Gattaz, président du syndicat patronal, qui organisait un débat sur le sujet vendredi à Paris.

“Pour nous, les mathématiques sont partout: dans l’innovation, dans la différenciation que la France peut amener dans les produits et les services, dans le numérique, dans les modèles mathématiques, et dans l’expérience opérationnelle de nos entreprises”, a-t-il rappelé, lors de cette rencontre entre patronat et mathématiciens.

“Quand on se demande pourquoi en Allemagne l’industrie se porte bien, pourquoi les transfert technologiques sont si extraordinaires et pourquoi il y a autant de transferts de la recherche universitaire vers la recherche et développement”, la réponse est simple, a pour sa part assuré Cédric Villani, lauréat en 2010 de la médaille Fields (équivalent du Nobel pour les mathématiques): c’est parce qu’il y a un vrai travail entre le monde académique et les entreprises, a-t-il expliqué.

Il a rappelé notamment que “dans les conseils d’administration des entreprises allemandes, il y a beaucoup plus de panachage avec des personnes du monde scientifique”.

En France, seuls “10% des mathématiciens dans le milieu académique sont en contact avec les entreprises”, a souligné Stéphane Cordier, directeur de l’Amies, une structure créée pour bâtir des ponts entre les entreprises et les mathématiciens. “Ca augmente doucement”, assure-t-il cependant.

De plus, il faut de moins en moins de temps pour transférer les résultats des recherches en mathématiques dans l’économie réelle, selon M. Cordier qui donne pour exemple Google et “la transformation d’un algorithme en business”.

Pour M. Villani cependant, le cas de Steve Jobs, cofondateur d’Apple qui, à ses débuts, “bidouillait” dans son garage, ne doit pas faire oublier “qu’au départ, c’est la science lourde qui a permis tout ça”, notamment les travaux du mathématicien britannique Alan Turing, précurseur des ordinateurs.