L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) fera-t-elle de l’opposition un vecteur de clivage idéologique?
Le règlement intérieur du Parlement sera la dernière touche de tout l’édifice démocratique dans le pays. Sa finalisation est en vue car son bouclage se fera une fois terminée la définition du rôle de l’opposition.
De toutes les hypothèses de travail, celle qui est la plus à craindre est celle où Ennahdha rejoindrait le gouvernement ralliant le bloc de la majorité au pouvoir.
Dans ce cas de figure, nous aurons le risque de définir l’opposition par le choix idéologique. On se retrouverait dans une configuration à la française avec une gauche et une droite. Or ce clivage est irréparable car les contraires en politique ne se rejoignent pas et c’est extrêmement paralysant pour le pays.
L’ennui dans le cas tunisien est que cette physionomie parlementaire ne répond pas à la réalité de la scène politique. Ennahdha en profitera pour passer sous silence son obédience religieuse avec le masque d’un simple parti de droite. Cet amalgame serait dangereux car il passera sous silence l’activisme idéologique à caractère religieux de ce parti. Et, il y a fort à parier que le chahut social que ne manquera pas de provoquer une opposition de “gauche“ couvrira cet aspect pernicieux.
La définition la plus authentique serait de démarquer l’opposition par rapport au critère patriotique. On aurait “un bloc national“ au pouvoir et “un bloc aux accointances ou ramifications internationalistes“ dans l’opposition.