ex-Bourse de Paris, le 9 mars 2013 (Photo : Thomas Coex) |
[31/01/2015 07:30:30] Paris (AFP) La Bourse de Paris va vivre la semaine prochaine au rythme des statistiques économiques et des résultats d’entreprises dont la saison débute en France, en pouvant compter sur la BCE pour amortir toute mauvaise surprise.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 0,79% et terminé vendredi à 4.604,25 points. Ses gains s’établissent à 7,76% depuis le 1er janvier.
Le marché parisien a repris son souffle ces derniers jours, évoluant à de sommets jamais atteints depuis juin 2008, surfant sur les annonces spectaculaires de la Banque centrale européenne (BCE), avec la mise en place d’un vaste programme de rachat d’actifs.
“Le marché connaît une consolidation après une série de hausses quasi-historique. Il donne l’impression de ne pas vouloir baisser et dès qu’il recule peu les acheteurs reviennent rapidement”, explique Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
“Les politiques monétaires des banques centrales restent la pierre angulaire des marchés, surtout depuis que la BCE prend de l’ampleur”, note de son côté Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
“La BCE est le filtre essentiel permettant d’éviter que certaines nouvelles aient un impact trop négatif sur le marché”, souligne-t-il.
La BCE frappe fort au moment même où le marché bénéficie de la baisse de l’euro face au dollar et de la chute des prix du pétrole.
Les marchés sont par conséquent très peu affectés par les incertitudes politiques en Grèce, dont le nouveau gouvernement mené par le parti de gauche anti-austérité Syriza entend renégocier la dette avec ses créanciers internationaux.
Cette situation pèse en revanche sur le marché grec, mais n’a pas d’effet de contagion, notamment aux autres pays du sud de la zone euro dont les taux d’emprunt restent très bas. “Le marché a parfaitement absorbé les élections grecques”, signale M. Pichard.
– ‘Les surprises devraient être limitées en février’ –
Les investisseurs vont toutefois suivre de près les différentes déclarations des responsables grecs et européens, la ligne rouge restant un éventuel effacement d’une partie de la dette.
Au total, “les surprises devraient être limitées en février, avec des banques centrales en pilote automatique”, selon M. Dembik.
La banque centrale américaine (Fed) a d’ailleurs réaffirmé mercredi qu’elle ferait preuve de “patience” avant de relever ses taux cette année.
“Malgré l’incertitude sur la date de la remontée des taux, le marché n’est pas trop préoccupé par cette perspective qui semble encore un peu lointaine”, pour M. Dembik.
C’est fort du soutien des banques centrales que le marché aborde une semaine qui sera riche en actualité économique, à commencer par une série d’indicateurs économiques.
Le marché suivra les indices d’activité dans la zone euro et aux Etats-Unis, mais surtout les chiffres de l’emploi américain pour janvier. “Peu de surprise sont attendues”, signale M. Dembik, alors que l’économie américaine retrouve de la vigueur depuis plusieurs mois.
Les stratégistes chez BNP Paribas estiment que “les derniers chiffres (dans la) zone euro suggèrent une amélioration de la croissance en ce début de 2015”, portée par la baisse de l’euro et des taux d’emprunt, grâce aux mesures de la BCE.
Les investisseurs vont dans le même temps entrer dans le vif du sujet des résultats d’entreprises sur le marché parisien, avec LVMH, BNP Paribas, Vinci ou encore Areva qui publieront leur chiffre d’affaires ou l’ensemble de résultats pour 2014.
“Il ne faut pas attendre grand chose de cette période de résultats. L’année 2014 n’a pas été formidable”, selon M. Pichard. Les premiers effets de la récente chute de l’euro face au dollar pourraient déjà se faire sentir dans ces publications et le discours des chefs d’entreprises.