La Bourse de New York, le 20 janvier 2015 (Photo : Jewel Samad) |
[31/01/2015 08:45:18] New York (AFP) La saison des résultats va continuer à Wall Street, après avoir peu enthousiasmé cette semaine les investisseurs, également échaudés par une estimation décevante du produit intérieur brut (PIB) américain.
Depuis la fin de la semaine dernière, l’indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 2,87% à 17.164,95 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 2,57% à 4.635,24 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500, très regardé par les investisseurs, a abandonné 2,77% à 1.994,99 points, repassant sous les 2.000 points et enregistrant sur l’ensemble de janvier sa pire baisse depuis un an.
“L’un des principaux phénomènes marquants de cette semaine, c’est l’effet négatif de la force du dollar sur les résultats des entreprises, quand elles rapatrient leurs bénéfices réalisés à l’étranger”, a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Parmi les grands groupes qui ont publié leurs résultats depuis lundi, la majorité a reconnu avoir pâti de changes défavorables, dans des secteurs aussi différent que le réseau social Facebook, le groupe d’engins de construction Caterpillar et le fabricant de produits d’hygiène et de cosmétiques Procter & Gamble.
“Le test de la semaine prochaine, ce sera de voir si les investisseurs commencent à être immunisés quant aux déceptions liées au cours des changes et s’ils s’adaptent à ce qui reste le principal vent contraire sur l’économie américaine”, a prévenu Gregori Volokhine.
Par ailleurs, les investisseurs semblent de nouveau privilégier le potentiel de croissance des entreprises “plutôt que la sécurité” dans leurs choix d’actions, a-t-il noté, ce qui explique selon lui la performance moins mauvaise du Nasdaq, dominé par des groupes technologiques comme Google et Amazon.
Désormais, le marché attend pour lundi les résultats du groupe pétrolier ExxonMobil, dans un contexte de chute des cours de l’or noir, suivi mardi par le géant du divertissement Disney, mercredi par le constructeur General Motors et le laboratoire Merck, et par Twitter jeudi.
– Les salaires surveillés –
“On ne peut raisonnablement pas s’attendre à des bénéfices en forte hausse, étant donné la force du dollar et la croissance décevante du produit intérieur brut (PIB) américain au quatrième trimestre”, a prévenu Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.
Dans sa première estimation du PIB du dernier trimestre, le département du Commerce a fait état d’une croissance de 2,6%, à la fois inférieure aux attentes et aux 5% enregistrés lors des précédents mois.
Après cette déception, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux indices d’activité publiés pour janvier par l’association professionnelle ISM, lundi pour le secteur manufacturier et mercredi pour les services.
L’autre grand indicateur de la semaine sera le rapport sur l’emploi publié vendredi prochain par le département du Travail, “qui pourrait être la publication la plus décisive de la semaine”, selon Gregori Volokhine.
“On va avant tout regarder le chiffre sur le salaire moyen, que l’on attend en petite hausse, car c’est en grande partie là-dessus que la Réserve fédérale (Fed) se base désormais” pour déterminer sa politique monétaire, a-t-il précisé.
Dans une décision publiée mercredi, la Fed s’est pour l’heure de nouveau engagée à se montrer “patiente” avant de relever ses taux, actuellement proches de zéro, ce qui n’a guère semblé rassurer Wall Street.
“Les marchés s’attendent toujours à ce que la Fed relève ses taux au milieu de l’année ou au début de l’automne”, a résumé Tom Cahill. “Je pense que rien, dans son communiqué, ne laisse croire autre chose.”