Des experts ont appelé, vendredi 30 janvier, le prochain gouvernement à traiter avec plus de sérieux le dossier des avoirs spoliés. Ils estiment que cette question demande une forte volonté politique et la mise en place d’une stratégie nationale rassemblant tous les intervenants (ministères, structures et société civile).
S’exprimant lors d’une conférence organisée à Tunis par l’organisation «I Watch», ils ont proposé la création d’un fonds spécial consacré à l’argent récupéré et son utilisation dans les affaires relatives à la justice transitionnelle, l’infrastructure et la création de postes d’emploi.
Le procureur général chargé de ce dossier, Sadok Lamari, a expliqué qu’une action conjointe entre la justice tunisienne et la justice étrangère est menée au sein de la section de la coopération internationale relevant du ministère de la Justice. Il a assuré que d’importants pas ont été franchis concernant certaines affaires alors que d’autres restent en suspens.
La justice tunisienne a engagé les procédures, en collaboration avec la justice étrangère, pour la restitution des fonds confisqués, a-t-il précisé, ajoutant que ces dossiers seront confiés au Chargé du contentieux de l’Etat à la fin des travaux de la Commission chargée des avoirs spoliés en mars 2015.
Samir Annabi, président de l’Instance nationale pour la lutte contre la corruption, a parlé d’obstacles entravant le processus de récupération des fonds spoliés, et ce faute d’expertise en la matière. L’Instance a consulté 11.500 dossiers et tranché dans 6.000 d’entre eux, a-t-il indiqué. Il a pointé le manque de ressources humaines mais aussi de difficultés administratives rencontrées par l’Instance.