Des passagers en gare de Bordeaux Saint-Jean (Photo : Loic Venance) |
[03/02/2015 14:34:47] Paris (AFP) La SNCF lance en avril une nouvelle liaison Intercités, entre Paris et Bordeaux, avec des prix compris entre 15 et 35 euros, et tente de redynamiser un réseau dont la fréquentation s’est érodée de 2% en 2014, et sur laquelle planchent des parlementaires.
Cette nouvelle ligne Intercités “100% Eco”, qui reliera Paris à Bordeaux en 04H30 les week-ends uniquement, sera mise en service le 4 avril. Les prix des billets seront compris entre 15 et 35 euros.
Sur cette ligne, l’objectif est de “diminuer au maximum les coûts de production”, a-t-il expliqué, en vendant les billets sur internet exclusivement, ou en utilisant des trains qui roulent en grande banlieue parisienne la semaine, lorsqu’il y a beaucoup de déplacements pendulaires, mais ne sont pas utilisés le week-end.
“On cherche l’équilibre. L’objectif, c’est de ramener du monde dans nos trains, qui sont souvent compétitifs en termes de prix et de temps de parcours”, a encore détaillé Jean Ghedira.
Une ligne “100% Eco” existe déjà sur le réseau Intercités, entre Paris et Toulouse. Créée en mars 2010, c’est aujourd’hui “la seule ligne (du réseau Intercités) qui tutoie l’équilibre” financier, a indiqué mardi lors d’une conférence de presse le directeur d’Intercités, Jean Ghedira, qui précisé qu’aucune ligne du réseau n’est rentable.
Une autre offre, baptisée “happy hour”, sera mise en vente à partir du 31 mars. Entre 2 et 5 jours avant le trajet, les billets seront à moitié-prix sur certains trains, peu remplis, qui changeront selon le taux d’occupation.
“L’offre est disponible sur l’ensemble des dessertes Intercités, avec deux trains par jour et par sens (soit quatre trains par ligne et par jour)”, détaille un communiqué de presse.
La SNCF cherche ainsi à remplir ses trains, dont le taux d’occupation moyen est de 50%, et à s’attaquer à son désormais plus important concurrent, le co-voiturage, qui a, par exemple, 11% de parts de marché sur la ligne Bordeaux-Nantes.
Des élus et experts planchent, depuis fin 2014 et sous la présidence du député (PS) Philippe Duron, sur l’avenir de ces trains, de leur rôle entre TER et TGV, à l’heure où le renouvellement du matériel se fait pressant, et où le modèle économique est mis en question.
En effet, a détaillé Jean Ghedira, 70% des charges sont couvertes par recettes, contre seulement 30% pour les TER. Les 30% restants sont financés par l’Etat, avec une subvention de 309 millions d’euros en 2015, dont 290 millions proviennent d’une taxe sur la SNCF.
Le 11 février, la cour des comptes rendra un rapport sur les “trains d’équilibre du territoire (TET), que sont les trains Intercités, dans lequel elle évoquera “un mode de financement qui n’est pas sain”, a encore souligné Jean Ghedira.
Quant au renouvellement du matériel, 34 rames Regiolis d’Alstom sont en cours de fabrication, et doivent être livrées à partir de fin 2016, au rythme de deux ou trois rames par mois.
Une deuxième tranche doit être étudiée par les parlementaires, et pourrait représenter une commande comprise entre 1,5 et 2 milliards d’euros. “L’idée est d’avoir du matériel assez rapidement mobilisable”, a indiqué le patron d’Intercités.
La question des 20 trains de nuit, qui représentent 3% du chiffre d’affaires et 13% du trafic, mais un tiers du déficit annuel d’Intercités -soit 90 millions d’euros- doit également être discutée.
“On attend d’avoir une décision de notre tutelle, l’Etat”, a souligné Jean Ghedira.