é son énorme amende américaine pour finir 2014 dans le vert mais la banque française pourrait rater certains de ses objectifs pour 2016 (Photo : Philippe Huguen) |
[05/02/2015 07:11:17] Paris (AFP) BNP Paribas a surmonté son énorme amende américaine pour finir 2014 dans le vert mais la banque française pourrait rater certains de ses objectifs pour 2016 en raison d’un environnement défavorable.
L’an passé, le groupe est parvenu à dégager un bénéfice net de 157 millions d’euros, en dépit de la lourde amende de 6,6 milliards d’euros infligée par les Etats-Unis pour non respect d’embargos économiques, selon un communiqué publié jeudi.
Les analystes avaient anticipé que BNP Paribas allait achever 2014 sur un bénéfice mais ils s’attendaient à ce qu’il soit trois fois inférieur (50 millions d’euros), selon le consensus du fournisseur de données financières FactSet.
Pour parvenir à ce résultat, le groupe s’est appuyé sur le dynamisme de ses métiers.
Au total, son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) a augmenté de 2% pour s’établir à 39,2 milliards d’euros, lui aussi au-dessus du consensus (38,8 milliards).
BNP Paribas conserve par ailleurs un haut niveau de solvabilité: son ratio de fonds propres “dur” (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) atteignait 10,3% fin décembre, stable par rapport à la fin 2013.
“Le groupe réalise une bonne performance avec un résultat net de 7 milliards d?euros hors éléments exceptionnels. (…) Les revenus progressent dans tous les pôles opérationnels, la bonne dynamique commerciale témoignant de la confiance des clients institutionnels, entreprises et particuliers”, s’est félicité le directeur général Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.
Par pôles, si l’entité “Investment solutions” (gestion d’actifs, assurance-vie et gestion de fortune) a vu ses revenus grimper de 3,4%, la situation a été plus contrastée dans la banque de détail, la zone Europe Méditerranée (+10,2%) ou la Belgique (+4,6%) tirant leur épingle du jeu alors que les réseaux en France (-1%) souffraient notamment de la baisse de certaines commissions imposée par la loi.
Hors éléments exceptionnels, le résultat avant impôt a augmenté de 8,9% entre 2013 et 2014, pour atteindre 3,1 milliards d’euros.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net s’est élevé à 1,3 milliard d’euros.
Son dossier américain refermé, BNP Paribas a dorénavant les yeux rivés sur 2016, échéance de son plan stratégique démarré l’an dernier.
Et la banque française laisse désormais entendre, sans le dire explicitement, que certaines de ses ambitions se retrouvent sur la sellette à cause d’un environnement plus maussade que prévu.
Parmi les vents contraires évoqués figurent les nouvelles taxes et réglementations imposées au secteur bancaire, qui pourraient amputer de 500 millions d’euros le résultat net de la banque l’an prochain.
Ces coûts supplémentaires sont notamment liés à la contribution au fonds de résolution européen censé accompagner les faillites bancaires, au durcissement de la réglementation pour les banques étrangères aux Etats-Unis et au renforcement du matelas des fonds propres en discussion dans le cadre du G20.
Si l’estimation de BNP Paribas se matérialise, cela représentera un impact négatif de 0,70 point de pourcentage sur son retour sur fonds propres (ROE). Un tel scénario pourrait ainsi mettre sous pression l’objectif affiché d’un ROE d’au moins 10% en 2016.
“Cet impact devrait se réduire par la suite avec la baisse puis la disparition de certaines taxes et contributions, ainsi que de certains coûts de mise en place”, a souligné BNP Paribas.
Sa contribution au fonds de résolution européen doit ainsi prendre fin en 2022.
Autre dossier qui pourrait se révéler plus compliqué qu’attendu: la situation de BNL.
Après avoir passé une dépréciation de 297 millions d’euros au quatrième trimestre 2014 concernant sa filiale italienne, BNP Paribas, qui espérait redresser la barre en Italie d’ici 2016, pense que la faible croissance du pays va peser sur son activité.
Par conséquent, la baisse du coût du risque de BNL, à savoir ses provisions passées pour faire face aux risques d’impayés sur les crédits consentis, va se révéler “plus lente que celle attendue dans le plan initial”, selon la banque.