Wall Street ouvre en hausse dans une atmosphère nerveuse

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Des passants devant le Bourse de New York (Photo : Stan Honda)

[05/02/2015 16:11:26] New York (AFP) Wall Street a ouvert en hausse jeudi, dans un marché particulièrement nerveux face aux fluctuations des cours du pétrole et au recadrage de la Grèce par la Banque centrale européenne: le Dow Jones gagnait 0,58% et le Nasdaq 0,53%.

Vers 15H15 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 102,89 points à 17.776,01 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 24,89 points à 4.741,59 points.

Favorisé par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 s’adjugeait 0,62%, soit 12,57 points, à 2.054,08 points.

Mercredi, la Bourse de New York avait fini sans conviction, freinée par la décision de la BCE de priver Athènes d’un des canaux de financement pour ses banques: le Dow Jones avait pris 0,04% mais le Nasdaq avait cédé 0,23%.

La Bourse “reste volatile, face aux variations brutales des derniers jours sur le marché pétrolier, des résultats d’entreprises et des statistiques économiques mitigées dans le monde, ainsi qu’un embrasement des inquiétudes sur la Grèce”, ont résumé les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Les cours du pétrole sont en nette hausse à New York, rebondissant au lendemain d’une chute de presque 9%, même si les fondamentaux du marché restent résolument baissiers.

En ce qui concerne la Grèce, dont les nouveaux dirigeants souhaitent renégocier la dette, la BCE a annoncé mercredi la fin d’un régime de faveur, qui permettait aux banques du pays de se refinancer en fournissant comme garanties des obligations émises par Athènes.

Le communiqué de la BCE “a affecté le marché à la fois par son contenu et le moment où il a été publié”, a jugé Patrick O’Hare, de Briefing.com. “Sur les marchés, beaucoup d’acteurs en étaient peut-être venus à croire que tout le monde y mettrait de la bonne volonté et que la Grèce obtiendrait les financements nécessaires à son fonctionnement.”

“La BCE a fait savoir que rien n’était acquis”, et a “relancé le sentiment d’incertitude”, mais “maintenant que les participants au marché ont eu le temps d’y réfléchir, cette annonce en fanfare n’est pas aussi mauvaise qu’il y paraît”, a-t-il tempéré.

La Grèce continue en effet à avoir accès à un mécanisme d’urgence de la BCE, dit ELA, pour se financer, et on a appris jeudi que l’institution était prête à accorder jusqu’à 60 milliards d’euros de prêts d’urgence au système financier hellénique.

Parmi les autres annonces économiques du jour, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont moins monté que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, mais le déficit commercial du pays s’est aggravé l’an dernier et sa productivité a connu une baisse inattendue au dernier trimestre.

– L’énergie se relance –

Dans les valeurs, le laboratoire pharmaceutique Pfizer gagnait 3,37% à 33,15 dollars, après avoir annoncé le rachat pour 17 milliards de dollars du spécialiste des médicaments injectables Hospira, qui bondissait lui de 35,03% à 87,50 dollars.

Egalement dans le secteur, le numéro un mondial des médicaments génériques, l’israélien Teva, prenait 2,71% à 58,00 dollars sur sa cotation new-yorkaise, après avoir fait part d’un bénéfice net plus que doublé en 2014.

Les valeurs de l’énergie bénéficiaient du rebond des cours du brut, comme le groupe pétrolier Weatherford, qui va supprimer 5.000 emplois pour économiser plus de 350 millions de dollars, et progressait de 5,89% à 11,86 dollars.

Le groupe de cosmétiques Estée Lauder, dont les ventes ont dépassé les attentes lors du dernier trimestre, bondissait de 6,18% à 77,03 dollars. Le titre a rebondi après avoir baissé dans les échanges électroniques de pré-séance, le marché sanctionnant momentanément une nouvelle baisse des prévisions annuelles du groupe.

A l’inverse, le groupe de médias américain 21st Century Fox, qui a refroidi Wall Street en abaissant sa prévision annuelle, chutait de 5,51% à 32,75 dollars, malgré une fin d’année 2014 meilleure que prévu.

Le spécialiste des cafetières Keurig Green Mountain perdait 5,53% à 114,50 dollars, après avoir annoncé des ventes stables lors du dernier trimestre et avoir reconnu qu’elles étaient “sous les attentes en raison d’une période moins bonne que prévu lors des fêtes de fin d’année”.

L’action du chimiste DuPont, qui a annoncé des changements au sein de son conseil d’administration, était suspendue à la demande du groupe, dont un investisseur activiste souhaite la scission en deux.

Le marché obligataire se replie. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,805% contre 1,741% mercredi soir, et celui à trente ans à 2,403% contre 2,339% précédemment.

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