Certes, depuis longtemps on parle de PPP –Partenariat public/privé- en Tunisie, mais le secteur privé n’en a pas encore vu –ou très peu- la couleur. De ce fait, les SSII tunisiennes, qui sont les plus concernées par ce partenariat, ont décidé de faire le deuil du marché tunisien pour concentrer leurs efforts sur le marché africain. Cela dure maintenant depuis plusieurs années, regrette un opérateur privé.
Ainsi, l’une des plus performantes en la matière, c’est GI qui s’est orientée vers l’Afrique, et ce depuis une vingtaine d’années. Résultat des courses, elle a récemment été retenue par le MEF du Sénégal (AO MB avec démo) pour entamer, dès le 9 février 2015, un projet d’automatisation des pensions des agents de l’Etat sénégalais.
Ce n’est pas tout, car GI multiple les prouesses, selon une source bien informée, qui nous informe que cette SSII tunisienne est en passe de conclure plusieurs projets en 2015, dont deux projets dans des pays anglophones –qui a dit que les Tunisiens ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare. La signature de ces projets serait en cours actuellement.
Dans le même ordre d’idées, les dirigeants de GI prospectent également activement les pays anglophones d’Afrique (voir African report -jeune Afrique pour les pays anglophones). A noter que cette SSII, pourtant leader dans son domaine, n’a pratiquement gagné aucun projet en 2014 sur le marché local (tunisien), ce qui est une aberration, car cela prive la Tunisie de plusieurs solutions informatiques performantes.
Mais GI n’est pas un cas isolé. D’autres SSII connaissent la même histoire: Arabsoft qui multiplie les succès au Tchad, en Mauritanie et en Algérie; SIGA qui vient de gagner deux grands projets e-government en Arabie Saoudite et au Mali; STIE fait la majorité de son activité commerciale et en engineering hors de Tunisie; Pisocosot, après avoir exporté sur le Gabon et la Mauritanie, s’oriente vers le marché ivoirien et malien; et dernièrement Archiveyoyrodovs qui a signé en Mauritanie en même temps 2 projets importants chez un opérateur télécom et chez une banque.
Conclusion: il serait souhaitable que le nouveau gouvernement mette en place une stratégie de développement pour le secteur des TIC en multipliant les projets en Tunisie et en boostant l’exportation des services, et ce à travers l’abrogation de la taxe de 10% sur le chiffre d’affaires réalisé à l’export. Pour une simple raison: cela diminue la compétitivité des SSII, en particulier, et des sociétés de services, en général.