ènes, le 2 février 2015 (Photo : Aris Messinis) |
[07/02/2015 15:43:25] Athènes (AFP) Un secteur économique en Grèce ne connaît pas la crise: celui des cosmétiques écologiques, qui permet au pays d’exporter des produits à forte valeur ajoutée, grâce à la riche flore du pays.
Aidée par sa grande variété de micro-climats et un sol généreux, la Grèce affiche une liste de 5.500 plantes, qui sont utilisées pour leurs qualités curatives depuis Hippocrate, le père de la médecine, des montagnes de Crète (sud) au mont Olympe (nord) en passant par les îles Cyclades (est).
A partir de matières premières comme la camomille, la menthe, l’ortie, la verveine ou les dérivés de l’apiculture, des sociétés comme Apivita ou Korres obtiennent une multitude d’extraits et d’huiles essentielles, avec lesquels ils fabriquent des cosmétiques et produits pharmaceutiques sans ingrédients nocifs comme le parabène ou le silicone.
“Nous travaillons avec des produits connus depuis 25 siècles”, remarque Konstantinos Gardikis, directeur de recherche chez Apivita, dans l’usine que possède la société à Markopoulo, près d’Athènes.
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M. Gardikis donne en exemple la propolis, une résine produite par les abeilles pour protéger la ruche. En y ajoutant des particules d’amidon, grâce à la nanotechnologie, on obtient des produits antioxydants et protecteurs contre le soleil.
La créativité du secteur et la demande croissante de l’Asie ouvrent aux entreprises grecques de nouveaux marchés à l’étranger.
Korres, présente dans 30 marchés, fait une incursion cette année en Amérique latine, à commencer par le Brésil, grâce à une alliance stratégique avec la société américaine Avon. Au cours des neuf premiers mois de 2014, les ventes à l’étranger de cette société née d’une pharmacie athénienne ont augmenté de 95%, contre 5% en Grèce, à 39,4 millions d’euros.
Pour sa part, Apivita, avec une présence dans 14 marchés et des filiales au Japon et en Espagne, espère réaliser 60% de ses ventes à l’étranger d’ici à 2019, contre 40% actuellement.
– Un changement de vie –
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“Les marchés qui nous conviennent le mieux sont les marchés asiatiques”, explique à l’AFP Vasilis Papadakis, professeur à l’Université d’économie et de commerce d’Athènes. “Ils ont la même philosophie, beauté et santé”, selon Nikos Koutsianas, qui a fondé Apivita il y a 35 ans avec sa femme Niki.
En Chine toutefois, les exigences réglementaires de Pékin rendent la situation “très dure pour les cosmétiques”, déplore Theodoros Giarmentitis, président de l’Association grecque des cosmétiques et de la parfumerie.
Il y a aussi “les pays à fort pouvoir d’achat, comme l’Europe occidentale et les Etats-Unis, ajoute M. Papadakis, malgré la rude concurrence de géants comme L’Oréal ou Weleda.
Le secteur des cosmétiques naturels en Grèce bénéficie d’un nouveau mode de production. Ses producteurs sont de plus en plus des jeunes ayant décidé de quitter la ville, et qui choisissent de se concentrer sur le développement de cultures de qualité.
Dimitrios Bilalis, professeur d’agriculture biologique à l’Université agricole d’Athènes, affirme que ces jeunes gens “ont un meilleur niveau de formation” et “une plus grande sensibilité à l’environnement”. Ils recherchent “un changement dans leur mode de vie”, et obtiennent des cultures de bon rendement, ce qui leur permet pour l’instant de satisfaire les besoins du secteur avec de petits terrains.
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Nikos Koutsianas évoque des entreprises “ayant à l’esprit le respect de l’homme et l’environnement”. Au contraire du commerce classique, uniquement basé selon lui sur “les trois P : profit, profit et profit”.
L’usine Apivita est située au milieu d’une oliveraie. C’est un bâtiment neuf, construit en 2013 et conçu selon son fondateur “comme une ruche”, avec panneaux photovoltaïques, systèmes de traitement de l’eau et ventilation naturelle.
Pour l’avenir, M. Koutsianas est optimiste. Politiquement, la victoire du parti de gauche radicale Syriza en Grèce est le signe “qu’un vent favorable” au changement souffle. Les cosmétiques naturels ne représentent que 3% de l’industrie mondiale du secteur, mais croissent de 10 à 15% chaque année. Un marché de niche dans lequel, selon M. Koutsianas, les Grecs veulent faire de leur pays “un champion”