Khalifa Harb semble amorcer un désengagement de Tunisie, où il est présent depuis plus de cinq ans. L’homme d’affaires libyen, opérant principalement en Europe depuis près de 20 ans, a en effet procédé récemment à la liquidation de deux de ses sociétés: International Business Consulting Services, et Golden Corn International, créées avant le 14 janvier 2011.
Khalifa Harb, qui vit entre Tunis, Paris, Londres et Bruxelles, demeure actif dans le commerce (Golden Corn, créée en 2012) et dans l’immobilier, en association au sein du groupe Ettakamol avec Imed Ben Kamla.
C’est en partie à travers un partenariat avec cet homme d’affaires, jadis proche de Belhassen et de Imed Trabelsi, que le businessman libyen a pris pied en Tunisie. Les deux hommes avaient en effet créé ensemble, en décembre 2009, une société de gestion de portefeuilles de valeurs mobilières baptisée «Ettakamol Group). Dotée d’un capital de 500.000 dinars, cette société –qui existe toujours- regroupe au sein de son conseil d’administration les familles Harb (Khalifa et Mohamed Harb) et Ben Kamla (Imed et Radhouane Ben Kamla), en plus de Zied Nssiri, et est dirigée par Khalifa Harb (président du conseil) et Imed Ben Kamla (directeur général).
Quelques mois plus tard, en 2010, les deux partenaires étendent leur collaboration au commerce en créant la société Ettakamol International Trading Company, dirigée par Imed Ben Kamla.
Mais l’homme d’affaires libyen avait également développé parallèlement en Tunisie ses propres sociétés à partir de 2009. La première à voir le jour étant la Golden Corn Company Tunisie, au capital de 50.000 dinars. En décembre 2010, Khalifa Harb établissait à Tunis le quartier général de Glinco, sa société de négoce pétrolier. Une société qui a fait parler d’elle début 2014, puisque le businessman libyen l’aurait utilisée, selon Maghreb Confidentiel, pour payer les honoraires du lobbyiste américain James Creaghan (patron de AUX Initiatives), dont il s’est offert les services.
Pourquoi Khalifa Harb amorce-t-il ce mouvement de désengagement de Tunisie? En l’absence d’explication officielle, on peut penser que l’homme d’affaires libyen, jadis très proche des régimes libyen –il fut un temps le bras financier de Kadhafi- et tunisien –via ses accointances avec les Trabelsi-, ne considère plus l’environnement propice au développement de ses affaires depuis les changements politiques qui s’y sont produits en 2011. Ce qui donne à penser, également, qu’il va désormais se consacrer –en attendant des jours meilleurs, de ce côté-ci de la Méditerranée- au développement de ses affaires en Europe où il s’est implanté en premier, dès les années 80.
Implanté en Belgique depuis 1984, lorsqu’il y avait créé la société Ioltaa International SA, active dans l’aquaculture, Khalifa Harb y a créé en 1999 la Chambre de commerce belgo-libyenne, dont il est toujours le directeur exécutif, alors que la présidence du conseil est assumée par l’ancien ministre belge, Robert Urbain.
L’homme d’affaires libyen –jadis proche de Ali Abujazia, homme fort des tristement célèbres Comités révolutionnaires de Kadhafi- a par la suite étendu sa présence à la France et au Royaume-Uni. .