ée où le Chinois Cosco contrôle deux des trois terminaux de freight, le 20 juin 2014 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[11/02/2015 07:03:23] Paris (AFP) Les investissements chinois dans l’Union européenne, qui avaient reculé en 2013, ont plus que doublé en 2014 pour atteindre un nouveau record de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros), montre une étude publiée mercredi.
Le Royaume-Uni est le premier pays destinataire de ces investissements, selon cette étude du cabinet d’avocats d’affaires Baker et McKenzie, qui met aussi en évidence l’intérêt croissant des investisseurs chinois pour les secteurs agro-alimentaire et l’immobilier.
En 2014, entreprises et investisseurs chinois ont réalisé 153 opérations, pour un montant total de 18 milliards de dollars, contre 8,6 milliards en 2013 et un peu plus de 12 milliards en 2012.
Les investissements chinois ont ainsi nettement rebondi après le creux de 2013, lié à la baisse des transactions dans l’énergie et les matériaux de construction, selon Baker et McKenzie.
Le Royaume-Uni est la destination préférée des investissments en provenance de Chine, avec 5,1 milliards de dollars investis en 2014, suivis par l’Italie (3,5 milliards) et les Pays-Bas (2,3 milliards). Portugal (2 milliards) et Allemagne (1,6 milliard) viennent ensuite, selon cette étude, réalisée à partir des données recueillies par le cabinet Rhodium Group.
La France arrive en troisième position sur l’ensemble de la période 2010-2014, souligne l’étude, avec 8 milliards de dollars cumulés, “grâce notamment à l’entrée de Dongfeng au capital de PSA pour 1,1 milliard de dollars”, début 2014. “Cette tendance devrait se confirmer en 2015 avec les investissements (de Fosun dans) Club Med (4,3 milliards de dollars) et (de Jin Jiang dans) Louvre Hotels (1,5 milliards de dollars)”, ajoute l’étude.
En termes de secteurs, l’énergie, favori traditionnel des investisseurs chinois, a perdu de son importance et se classe en deuxième place, avec 3,7 milliards de dollars investis. La deuxième puissance économique mondiale s’intéresse en revanche de plus en plus à l’agroalimentaire, qui se classe en tête en 2014 avec 4,1 milliards investis, et à l’immobilier, en troisième position avec 3 milliards.
“Si les opportunités liées à la crise et les faibles valorisations jouent toujours un rôle, la persistance de niveaux élevés d’investissement dans un nombre croissance de secteurs et de pays où les actifs ne sont plus bon marché suggèrent que les investissements directs chinois en Europe constituent une tendance structurelle, et non un simple phénomène cyclique”, analyste Baker et McKenzie.
Si la majorité (69%) des 153 investissements recensés ont concerné des implantations ou des agrandissements de site, en valeur, les acquisitions dominent nettement, avec 86% des 18 milliards de dollars.
L’étude rappelle aussi le caractère relativement récent de l’intérêt des investisseurs chinois pour l’Union européenne: “Les investissements directs à l’étranger de la Chine en Europe existaient à peine jusqu’en 2004, puis ne représentaient que moins de 1 milliard de dollars par an en moyenne. Puis, en 2009, les flux d’investissement ont triplé à presque 3 milliards de dollars, avant de tripler à nouveau en 2011 à plus de 10 milliards de dollars”.