électricité, à Villejust, en Essonne, le 8 juillet 2011 (Photo : Fred Dufour) |
[11/02/2015 08:56:44] Paris (AFP) Le public doit être mieux informé sur l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité en France, dont l’impact sur les consommateurs particuliers reste pour l’heure limité, estime la Cour des comptes dans son rapport public annuel publié mercredi.
“L’ouverture du marché apparaît très partielle et le poids de l’opérateur historique EDF reste largement prédominant”, écrit la Cour.
“Si les grands industriels fortement consommateurs se sont rapidement inscrits dans la logique de l’ouverture, l’impact pour les particuliers et les petites entreprises reste marginal: mi-2014, moins de 6,7% de leur consommation était couverte par des offres de marché”, constate-t-elle sur la base de chiffres de la Commission de régulation de l’énergie, le gendarme français du secteur.
La commercialisation de l’électricité aux particuliers est totalement ouverte à la concurrence en France depuis le 1er juillet 2007: ceux-ci peuvent opter pour les tarifs réglementés appliqués par EDF ou pour les offres de marché proposées par l’opérateur historique comme par les fournisseurs alternatifs.
Mais, “insuffisamment informés des conditions de l’ouverture du marché, les particuliers ont été peu nombreux à opter pour les offres alternatives”, lesquelles par ailleurs “se différencient peu” par les prix de vente, soulignent les sages de la rue Cambon.
La généralisation du compteur électrique communicant Linky pourrait changer la donne, selon le rapport, en permettant aux fournisseurs de proposer des offres ciblées correspondant au profil de consommation des clients.
Entretemps, il faut “recentrer et dynamiser l’information publique vers les particuliers sur l’ouverture à la concurrence”, préconise-t-il. “L’amélioration de l’information viendra d’abord de la politique de communication des fournisseurs. Mais une réflexion sur la stratégie de communication des entités publiques serait également souhaitable”.
L’ouverture à la concurrence elle-même reste à parachever, souligne la Cour, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, du nucléaire et de l’hydroélectricité.
Elle plaide également pour une indépendance de gestion accrue du gestionnaire du réseau de distribution ERDF vis-à-vis de sa maison mère EDF, “en renforçant les pouvoirs de son directoire, en développant son autonomie de fonctionnement et en mettant fin à toute pratique amenant à confondre les images des deux entreprises”.
Elle se rallie ainsi à la CRE, qui avait enjoint en janvier à ERDF de clairement différencier sa marque de celle d’EDF afin de ne pas entretenir au sein du public une confusion préjudiciable à la concurrence.