éthanol, dans une station service de Paris, le 1er avril 2009 (Photo : Eric Piermont) |
[11/02/2015 11:47:07] Paris (AFP) L’essence SP95-E10, qui contient 10% de biocarburant, a continué de progresser en France en 2014 dans un marché de l’essence stable, grâce notamment à l’augmentation du nombre de stations services équipées, a annoncé mercredi la fédération professionnelle du bioéthanol.
Le sans-plomb E10 a représenté en moyenne 32% des essences vendues en France en 2014, “en hausse de trois points par rapport à 2013”, a indiqué Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole, qui fait partie de la Collective du bioéthanol.
Sur l’année, les volumes de SP95-E10 ont progressé de 10% “dans un marché des essences stable pour la première fois depuis de très nombreuses années”, notent les professionnels du bioéthanol, produit essentiellement à partir de céréales et de betteraves à sucre.
Le SP95-E10, vendu en moyenne 3,5 centimes moins cher le litre que les autres essences, confirme ainsi sa deuxième place sur le marché des essences, devant le SP98 (20%) et derrière le SP95 (48%).
88% des véhicules étaient en effet compatibles avec l’E10 en 2014.
En France, tous les carburants routiers comportent une part de biocarburants, de l’ordre de 5 à 6%, tant pour le diesel que pour l’essence. Mais certains offrent des taux encore plus élevés, comme l’E10 (10% de bioéthanol) ou l’E85 (85%).
L’E85, vendu lui autour de 0,8 centime le litre, a lui vu ses ventes augmenter de 9% en 2014 mais ne représente toujours qu’1% du marché des essences, en raison du faible nombre de véhicules compatibles.
Les constructeurs automobiles ont quasiment cessé la commercialisation de véhicules flexfuel neufs compatibles à ce carburant tandis que des boîtiers d’adaptation à installer sur les véhicules essences traditionnels existent.
Cette progression des biocarburants s’explique par l’augmentation du nombre de stations services équipées sur le territoire français.
En 2014, 54% des 9.500 stations services principales possèdaient une pompe délivrant du SP95-E10, soit 400 stations de plus qu’en 2013.
La filière compte désormais sur des avancées législatives, notamment fiscales, pour accentuer le soutien au développement des biocarburants, comme une déductibilité de la TVA sur l’essence pour les véhicules professionnels (aujourd’hui seulement accessible au diesel), ou une accentuation de l’écart entre les taxes appliquées à l’E10 et aux essences classiques.
Ces mesures pourraient être introduites “dans la prochaine loi de finances”, ont indiqué les professionnels.
Par ailleurs, ils travaillent sur une homologation des boîtiers d’adaptation des véhicules à l’E85 afin de rassurer les consommateurs.
La France s’est fixée depuis 2010 un objectif de 7% d’incorporation de biocarburants dans l’essence sous peine de pénalités payées par les distributeurs. En 2014, on atteignait 6%.