ège londonien de la banque HSBC (Photo : Andrew Cowie) |
[11/02/2015 14:03:41] Londres (AFP) L’affaire HSBC a pris une tournure politique mercredi au Royaume-Uni, où le chef de l’opposition travailliste, Ed Miliband, a vertement reproché à David Cameron d’avoir nommé ministre l’ex-président de la banque, aujourd’hui au coeur de la tourmente, dans son gouvernement il y a quatre ans.
Stephen Green, directeur général (2003-2006) puis président (2006-2010) du géant bancaire britannique avait été choisi en septembre 2010 par M. Cameron comme ministre du Commerce, un poste qu’il occupa à partir de janvier 2011.
“Il était connu en septembre 2010 que HSBC favorisait l’évasion fiscale à grande échelle (…), est-ce-que le Premier ministre croit vraiment nous faire croire que pendant les trois années où Stephen Green a été ministre, il n’a jamais parlé avec lui de ce qui se passait chez HSBC ?”, a fustigé M. Miliband lors d’un échange animé à la Chambre des communes.
“Est-ce-que le Premier ministre peut nous expliquer les portes tournantes qui existaient entre le parti conservateur (de M. Cameron) et la branche suisse de HSBC”, a ajouté le chef des travaillistes, qui veut conquérir le poste de M. Cameron lors des élections générales du mois de mai.
M. Cameron a rétorqué que les travaillistes étaient au pouvoir à Londres au moment des faits incriminés (2006-2007) et qu’eux-mêmes avaient collaboré de façon régulière avec M. Green lorsqu’il dirigeait HSBC.
“Aucun gouvernement n’a été aussi engagé que le mien dans la traque de l’évasion fiscale”, a souligné le Premier ministre.
Mais M. Miliband a aussi cité un article du quotidien The Guardian, investi dans l’enquête médiatique internationale, qui a rapporté mercredi que sept donateurs du Parti conservateur, détenteurs de comptes HSBC en Suisse, avaient fourni 5 millions de livres au mouvement de M. Cameron par le passé – bien que l’article en question évoque aussi des dons de 500.000 livres au Parti travailliste par des détenteurs de ce type de comptes.
Basée à Londres mais disposant d’une activité planétaire, HSBC est accusée dans une vaste investigation médiatique internationale d’avoir fait transiter quelques 180,6 milliards d’euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d’avoir à payer des impôts dans leur pays respectif.
HSBC a été inculpée dans plusieurs pays en lien avec cette affaire, notamment en France et en Belgique, mais pas au Royaume-Uni.