Engagée depuis près de deux ans, la mutation de Poulina Group Holding (PGH) d’une vocation quasi exclusivement industrielle à un positionnement plus diversifié et axé de plus en plus sur les services est en marche. Et à un rythme soutenu. Après s’être armé des certifications requises en la matière, et noué les alliances nécessaires à cela –respectivement avec les groupes français Neurones et Oxia en Tunisie-, PGH avait commencé par initier une activité dans les services informatiques –data center et cloud- et l’offshoring.
Le groupe présidé par Abdelwaheb Ben Ayed met aujourd’hui le cap sur la formation et, bientôt, l’éducation. En matière de formation, le groupe vient de franchir un cap en remportant un appel d’offres du ministère de la Formation professionnelle pour dispenser, via sa filiale Aster Training, à 2.000 diplômés de l’université demandeurs d’emplois une formation en langues étrangères (anglais et français) –lire notre article. Et ce n’est pas un hasard si PGH est en train de devenir un prestataire de services en matière de formation.
La formation est en quelque sorte inscrite, et depuis le début, dans l’ADN de PGH. «Si le groupe continue à prospérer, c’est grâce à la formation qui a commencé dès le 1er jour», rappelle Abdelwaheb Ben Ayed. «Nous avons débuté dans l’aviculture et comme nous n’en connaissions rien au début, nous avons dû nous y former», note le président de PGH.
A ce jour, le groupe a formé près de 3.000 cadres, dont les deux tiers sont allés dans d’autres sociétés. Et cette «migration» d’anciens cadres dans d’autres entreprises ne dérange nullement PGH. «Nous avons pris cela d’une façon plutôt favorable parce que cela contribue à l’enrichissement de la Tunisie», explique son président.
D’ailleurs, pour se lancer comme prestataire de la formation, PGH a, observe Abdelwaheb Ben Ayed, «mis à profit le respect pour les cadres du groupe».
En outre, le groupe lui-même y gagne énormément. C’est grâce à la formation qu’il a pu disposer des cadres dirigeants –en nombre et en qualité- dont il a besoin et qui lui ont permis de «garder sa jeunesse» bien qu’il soit «l’un des plus vieux groupes du pays» -PGH fêtera ses 50 dans deux ans.
Une formation structurée…
Ensuite, la formation a plus d’importance et «a été structurée» au sein de PGH. Et après le 14 janvier 2011, les services en général, elle a, pour diverses raisons –les ouvriers étant plus portés que les cadres sur les grèves, notamment sauvages- pris beaucoup plus d’importance dans l’activité de PGH, car le groupe –qui jusqu’en 2010 en tirait 50% de ses bénéfices- a décidé de «lever le pied dans le secteur de l’industrie».
Pour réussir le virage vers les services –dont la formation et l’éducation-, Poulina Group Holding a décidé de «développer l’écosystème du service avec tous les autres intervenants», note M. Ben Ayed.
En matière de formation, le groupe a successivement mis en place une «plateforme des décideurs» s’adressant aux jeunes en dernière année à l’université ou ayant 5 ans d’ancienneté au travail, puis Poulina Academy «pour former les jeunes ayant déjà un emploi sûr».
La prochaine étape c’est l’entrée de Poulina Group dans l’enseignement supérieur pour lequel il vient d’avoir un accord de principe pour la création d’un campus universitaire.