EDF veut intensifier la maîtrise de ses dépenses après des résultats en hausse en 2014

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énergéticien français EDF a terminé 2014 en ligne avec ses objectifs (Photo : Eric Piermont)

[12/02/2015 09:01:44] Paris (AFP) EDF a publié des résultats en hausse en 2014 grâce à une production élevée de ses centrales nucléaires, un rattrapage tarifaire en France et une bonne performance dans les énergies renouvelables, et veut désormais intensifier la maîtrise de ses dépenses opérationnelles.

Le bénéfice net part du groupe du producteur français d’électricité a progressé de 5,2% à 3,7 milliards d’euros en 2014, pour un chiffre d’affaires en repli de 1,4% à 72,87 milliards d’euros, pénalisé par les conditions climatiques.

Hors filiale italienne Edison et hors rattrapage tarifaire, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a crû de 3,2% à 17,3 milliards d’euros, dépassant légèrement l’objectif fixé d’un croissance de 3% sur l’année.

Pour 2015, il devrait continuer à progresser, mais dans une moindre mesure, puisque le groupe table sur une hausse au mieux de 3%.

2015 sera en effet une année riche en enjeux importants pour le groupe détenu à 84,4% par l’Etat, avec le déploiement du programme de grand carénage de maintenance de son parc nucléaire en France, la finalisation attendue de la structure de financement du projet nucléaire d’Hinkley Point au Royaume-Uni et la conclusion du cycle de renégociation des contrats gaziers chez Edison.

En France, EDF devra également faire face à la fin des tarifs réglementés pour les clients industriels et à une évolution du prix de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), auquel il revend à ses concurrents jusqu’à un quart de l’électricité produite par son parc nucléaire français.

Le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, qui présente ses premiers résultats depuis sa nomination à la tête de l’énergéticien, a également réaffirmé, lors d’une conférence téléphonique, l’objectif d’atteindre des cash flow après dividendes positifs à l’horizon 2018 (hors déploiement du compteur intelligent Linky). Ils étaient toujours en 2014 négatifs de 4 milliards d’euros.

Le directeur financer du groupe, Thomas Piquemal, détaillera ce jeudi la feuille de route en ce sens.

Elle sera surtout orientée vers un renforcement des efforts en matière de maîtrise des dépenses opérationnelles. Les investissements connaîtront comme annoncé “un pic en 2015” à 13 milliards d’euros contre 12 milliards en 2014.

“Les investissements nets hors nouveaux déploiements devraient ensuite diminuer progressivement (…) pour atteindre un maximum de 11 milliards d’euros en 2018”, selon le communiqué de résultats.

– Production nucléaire meilleure que prévu –

Jean-Bernard Lévy a qualifié les résultats annuels de son groupe de “solides”, montrant “un bon mix énergétique et une bonne compétitivité du groupe”.

Ses résultats n’ont pas enchanté les marchés, déçus notamment par le bénéfice net, la valeur perdant près de 4% à l’ouverture de la Bourse de Paris.

Le producteur français d’électricité a enregistré un niveau record de production nucléaire en France, avec 415,9 térawattheures (TWh) produits sur l’année, la deuxième meilleure performance depuis six ans et au-dessus de la fourchette de 410-415 TWh visée.

Le groupe a conservé cette fourchette d’objectif pour 2015.

Globalement, la production globale de courant dans l’Hexagone s’affiche toutefois en baisse de 1,5 TWh, à cause de la douceur du climat qui a entraîné un repli de la consommation finale de 7%.

Le rattrapage des tarifs réglementés de vente d’électricité sur la période 2012-2013 a eu un impact positif de 744 millions d’euros sur l’Ebitda pour l’ensemble de l’année.

Toutefois, la rentabilité du groupe est en baisse au Royaume-Uni, pénalisée par l’arrêt non programmé sur le second semestre des réacteurs des centrales de Heysham 1 et Hartlepool.

Dans ce contexte, EDF prévoit de verser un dividende annuel stable à 1,25 euro pour l’année 2014.