EDF veut intensifier la maîtrise de ses dépenses

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évy, à Paris, le 12 février 2015 (Photo : Eric Piermont)

[12/02/2015 14:03:59] Paris (AFP) EDF a publié des résultats en hausse en 2014 grâce à une production élevée de ses centrales nucléaires, un rattrapage tarifaire en France et une bonne performance dans les énergies renouvelables, et veut désormais intensifier la maîtrise de ses dépenses opérationnelles.

Le bénéfice net part du groupe du producteur français d’électricité a progressé de 5,2% à 3,7 milliards d’euros en 2014, pour un chiffre d’affaires en repli de 1,4% à 72,87 milliards d’euros, pénalisé par les conditions climatiques.

Hors filiale italienne Edison et hors rattrapage tarifaire, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a crû de 3,2% à 17,3 milliards d’euros, dépassant légèrement l’objectif fixé de +3%.

Pour 2015, il devrait continuer à progresser, mais dans une moindre mesure, puisque le groupe table sur une hausse au mieux de 3%.

2015 sera en effet une année riche en enjeux importants pour le groupe détenu à 84,4% par l’Etat, avec notamment le déploiement du programme de grand carénage de maintenance de son parc nucléaire en France.

La “décision de principe” autour de ce programme a été approuvée fin janvier par le conseil d’administration du groupe, a indiqué son PDG Jean-Bernard Lévy, lors d’une conférence de presse.

Mais il prévoit une phase de “deux ou trois ans” avant une mise en oeuvre opérationnelle, une période nécessaire pour en définir le contour, réacteur par réacteur, avec l’Autorité de sureté nucléaire.

D’ici là, il pèsera peu sur les dépenses du groupe, a-t-il ajouté.

Le groupe prévoit aussi de finaliser la structure de financement du projet nucléaire d’Hinkley Point au Royaume-Uni et de conclure le cycle de renégociation des contrats gaziers chez Edison.

En France, EDF devra également faire face à la fin des tarifs réglementés pour les clients industriels et à une évolution du prix de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), auquel il revend à ses concurrents jusqu’à un quart de l’électricité produite par son parc nucléaire français.

Jean-Bernard Lévy, qui présente ses premiers résultats depuis sa nomination à la tête de l’énergéticien, a également réaffirmé l’objectif d’atteindre des cash flow après dividendes positifs à l’horizon 2018 (hors déploiement du compteur intelligent Linky). Ils étaient toujours en 2014 négatifs de 4 milliards d’euros.

Pour cela, le groupe entend renforcer ses efforts de maîtrise des dépenses opérationnelles. Les investissements connaîtront comme annoncé “un pic en 2015” à 13 milliards d’euros contre 12 milliards en 2014, pour atteindre un maximum de 11 milliards d’euros en 2018 (hors nouveaux déploiements).

Le nouveau PDG a aussi annoncé la présentation au printemps au conseil d’administration des résultats des groupes de travail qui planchent à sa demande sur un plan stratégique pour 2030 (Cap 2030).

– Production nucléaire meilleure que prévu –

Jean-Bernard Lévy a qualifié les résultats annuels de son groupe de “solides”, montrant “un bon mix énergétique et une bonne compétitivité du groupe”.

EDF prévoit donc de verser un dividende annuel stable à 1,25 euro pour l’année 2014.

Mais ses résultats n’ont pas enchanté les marchés, déçus notamment par le bénéfice net, la valeur perdant près de 4,03% à la mi-journée (vers 14H15) à la Bourse de Paris.

Le producteur français d’électricité a pourtant enregistré un niveau record de production nucléaire en France, avec 415,9 térawattheures (TWh) produits sur l’année au-dessus de la fourchette de 410-415 TWh visée.

Le groupe a conservé cette fourchette d’objectif pour 2015.

Globalement, la production globale de courant dans l’Hexagone s’affiche toutefois en baisse de 1,5 TWh, à cause de la douceur du climat qui a entraîné un repli de la consommation finale de 7%.

Le rattrapage des tarifs réglementés de vente d’électricité sur la période 2012-2013 a eu un impact positif de 744 millions d’euros sur l’Ebitda pour l’ensemble de l’année.

Toutefois, la rentabilité du groupe est en baisse au Royaume-Uni, pénalisée par l’arrêt non programmé sur le second semestre des réacteurs des centrales de Heysham 1 et Hartlepool.

Toujours à l’international, le groupe envisage de recentrer ses actifs aujourd’hui “un peu dispersés”, selon le PDG, qui envisage des cessions. Le groupe vient d’ailleurs de se doter d’une nouvelle direction chargée de la stratégie à l’international.