ésident vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas lors de ses voeux à la Nation, le 21 janvier 2015 (Photo : Federico Parra) |
[12/02/2015 16:21:51] Caracas (AFP) Les Vénézuéliens pourront acquérir jusqu’à 10.000 USD par an via le nouveau système de change libre annoncé mardi par le gouvernement qui assouplit à la marge le contrôle des changes instauré en 2003, indique un décret paru au Journal officiel jeudi.
Ce nouveau système, appelé Simadi (Système marginal de devises), entre officiellement en vigueur jeudi bien qu’aucun détail n’ait été divulgué sur la date où les transactions pourront débuter puisque les systèmes informatiques des établissements financiers doivent être modifiés.
Les devises pourront s’échanger dans des banques ou encore des maisons de changes, mais celles-ci ont quasiment disparu du paysage depuis le strict contrôle des changes instauré par Hugo Chavez en 2003 pour tenter de freiner la fuite des capitaux.
Les détails techniques pourraient être communiqués après la fin des festivités du carnaval, la semaine prochaine.
Le taux de change du bolivar dans le Simadi devrait s’établir peu ou prou au niveau de celui pratiqué sur le marché noir, selon les autorités, soit presque 30 fois au-dessus du cours officiel de 6,3 pour un dollar appliqué pour importer des produits de première nécessité comme des aliments ou des médicaments.
Les plafonds d’achat de devises dans ce système sont établis à 300 USD par jour dans la limite de 2.000 USD par mois puis 10.000 USD par an.
Le décret ne précise pas si le gouvernement vendra lui-même des devises au détail, bien que le président Nicolas Maduro ait affirmé mardi que 5 à 10% du total des devises seraient alloués au Simadi.
70% d’entre elles continueront d’être distribuées par le gouvernement via le Cencoex au taux de 6,3 bolivares par un billet vert pour les produits de premières nécessité, 20 à 25% via le Sicad pour les voyageurs ou l’importation d’autres produits du panier de base, le reste par le Simadi.
En raison notamment de la rareté des devises dans ce pays pétrolier très dépendant des importations, les pénuries de biens courants ou industriels se multiplient et l’inflation s’envole, à quasiment 65% par ans.
Le texte paru jeudi précise que des “organismes publics”, comme la compagnie pétrolière publique PDVSA, principale source de revenus du pays, pourront mettre des devises en vente sur ce marché libre, élément clé pour alimenter l’offre.
Cela permettra aussi à l’entreprise, et donc à l’Etat, de vendre ses dollars plus cher, ce qui apportera une bouffée d’oxygène à des finances publiques affichant un déficit budgétaire de 20% du PIB en 2014.
La sévère crise économique qui traverse le Venezuela depuis deux ans est aggravée par l’effondrement des cours du pétrole ces derniers mois.
Les craintes d’un défaut de paiement se multiplient alors que le pays doit honorer 10 milliards de dollars de remboursement de dette cette année.