Grèce : la BCE relève le plafond de ses prêts d’urgence aux banques

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ège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, en janvier 2015 (Photo : Daniel Roland)

[12/02/2015 16:55:45] Francfort (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de relever à 65 milliards le plafond de ses prêts d’urgence (ELA) aux banques grecques, a-t-on appris auprès de différentes sources bancaires.

“Lors d’une conférence téléphonique aujourd’hui, la BCE a prolongé d’une semaine l’aide de l’ELA” et “elle a décidé de donner à la Grèce le montant qu’elle avait demandé”, a expliqué une source proche de la Banque de Grèce à l’AFP, sans dévoiler de chiffre. Interrogée, la BCE n’a pas commenté l’information.

Selon une autre source proche du dossier, le plafond de ces fonds d’urgence à été relevé de 5 milliards d’euros.

Il avait été fixé la semaine dernière à 60 milliards d’euros pour ces prêts qui font office de dernier recours pour les banques grecques en proie à des problèmes de liquidités.

Les retraits de leurs clients se multiplient depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche radicale en Grèce, et la BCE a fermé la porte la semaine dernière à une importante source de financement pour elles.

L’institution francfortoise a fait sauter le régime de faveur dont les banques grecques bénéficiaient, qui leur permettait de se financer régulièrement auprès d’elle en fournissant de la dette publique grecque en garantie. Les obligations grecques sont normalement trop risquées pour servir de garantie à ces opérations.

L’exemption accordée aux banques grecques a pris fin cette semaine.

Les prêts ELA qui ont pris le relais du financement des banques doivent être approuvés par la BCE, et ce feu vert doit être reconduit à intervalles réguliers. Ils sont en revanche accordés directement par la Banque de Grèce, seule à en supporter le risque. Leurs conditions sont moins avantageuses que les prêts réguliers de la BCE, avec notamment des taux d’intérêt plus élevés.

Mais sans ces fonds d’urgence, les banques risquent l’asphyxie et l’Etat grec risque de ne plus pouvoir emprunter sur les marchés, car elles sont le principal acheteur de la dette publique qu’il émet.

Les négociations entre le nouveau gouvernement grec et ses partenaires de la zone euro sur l’avenir du programme international d’aide au pays et un éventuel allègement de sa colossale dette sont pour le moment dans l’impasse.

Le programme en cours expire le 28 février, et sans solution pour après, Athènes risque de se retrouver rapidement à cours de ressources financières.