La délégation gouvernementale dépêchée à Tataouine, à la suite des récents mouvements de protestations dans les localités de Ben Guerdane et Dhehiba, s’est réunie, mercredi avec les représentants de la société civile et des partis politiques jusqu’aux premières heures jeudi.
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, qui assistait à cette réunion, a révélé qu’une enveloppe de 3 milliards de dinars est consacrée au financement des projets régionaux (programmés ou bloqués).
Il a ajouté que le gouvernement a promis d’ouvrir une enquête objective sur les derniers évènements de Dhehiba et d’oeuvrer à traduire dans les faits des projets contractés par le gouvernement précédent.
Cependant, les participants à cette réunion parmi les habitants et les représentants de la société civile dans la région ont souligné leur attachent à leurs droits au développement, estimant que la visite des officiels n’a pas apporté de solutions concrètes à Tataouine et qu’ils sont “lassés des promesses”, selon la correspondante de TAP dans la région.
Plusieurs questions ont été soulevées durant cette réunion, dont les problèmes fonciers dans la région et les moyens financiers alloués à Tataouine dans le cadre de la “discrimination positive”, énoncée par la nouvelle Constitution tunisienne.
Slim Chaker, ministre de Finances, a, de son côté, fait savoir que le gouvernement envisage de rénover le poste frontalier de Dhehiba, précisant que son département est en train d’examiner les solutions appropriées pour supprimer la taxe de sortie imposée aux ressortissants libyens décidée dans le cadre de la loi des finances complémentaires pour l’année 2014.
Que disent les habitants de Tataouine?
Mohamed Ben Othman, chômeur (Remada), estime nécessaire d’annoncer des décisions politiques pour assurer le développement dans la région “qui n’a pas profité de ses richesses pétrolières”.
Abdelwahid Jouid, ouvrier et père de quatre enfants, a évoqué lui la flambée des prix, estimant que les responsables régionaux et locaux doivent prendre au sérieux les revendications des habitants.
Toutefois, le problème réside, d’après Massoud Kilani, cadre dans un établissement public à Dhehiba, dans l’approche du développement adopté par l’Etat dans les régions marginalisées telles que celle du sud-est. Il estime que les habitants de la région sont mécontents et insatisfaits et “revendiquent le développement régional, les services de base et l’emploi”, appelant à un nouveau schéma de développement spécifique aux régions marginalisées.