ée 2014, marquant une accelération par rapport à 2013 où elles avaient progressé de 0,3% (Photo : Joel Saget) |
[13/02/2015 10:50:08] Paris (AFP) La croissance française a été faible sur l’ensemble de l’année 2014, à +0,4%, et l’emploi a connu une nouvelle année noire avec 67.600 suppressions nettes de postes (-0,4%), selon les chiffres publiés vendredi par l’Insee.
Et malgré un recul inquiétant des investissements, le gouvernement estime que les “conditions sont réunies” pour un redémarrage de l’activité en 2015, le ministre des Finances Michel Sapin estimant même qu'”à partir de 1%”, qui est le chiffre de la croissance 2015 attendue par le gouvernement, “on recréé de l’emploi”.
Le produit intérieur brut de la France a progressé de 0,4% en 2014, comme en 2013, a annoncé l’Institut national des statistiques et des études économiques, en décrivant une année particulièrement en dent de scie: stabilité au premier trimestre, baisse de 0,1% au deuxième, rebond de 0,3% au troisième et ralentissement à 0,1% au dernier.
A titre de comparaison, l’économie allemande a connu une croissance de 1,6% en 2014, selon Destatis, et celle de l’Italie a au contraire reculé de 0,4%, selon Istat.
“C?est évidemment encore trop faible mais les conditions sont réunies pour permettre un redémarrage plus net de l?activité en 2015”, a déclaré M. Sapin juste après la publication du chiffre français pour 2014.
“Les derniers signaux économiques sont d?ailleurs encourageants et confortent notre prévision de croissance de 1% en 2015”, a-t-il ajouté, citant une reprise attendue de l’investissement des entreprises, alors que ceux-ci se sont encore repliés fin 2014 (-0,2% au quatrième trimestre).
L’investissement total en France a enregistré une bien piètre performance en 2014, en baisse de 1,6% par rapport à 2013 où il avait déjà reculé de 0,8%.
Quant à la consommation, moteur traditionnel de croissance en France, elle a légèrement augmenté en 2014 (+0,6%, après +0,3% en 2013). Le commerce extérieur a en outre contribué négativement à la croissance 2014, la part des exportations sur l’année restant inférieure à celle des importations.
L’emploi a souffert de cette faible croissance, avec 67.600 postes détruits. Sur l’ensemble de l’année 2014, seul le secteur tertiaire (hors intérim) est dans le vert, avec 15.700 créations. La situation dans l’industrie (-1,2%) et dans la construction (-3,1%) a continué de se dégrader.
De son côté, l’intérim est “quasi-stable” sur un an (-0,2%).
Une fois encore, le ministre des Finances s’est montré optimiste. “Je pense qu’à partir de 1%, on recrée de l’emploi.” 1%, c’est justement la prévision de croissance du gouvernement pour 2015. Cependant, la plupart des économistes estiment qu’en dessous de 1,5% de croissance, l’économie ne crée pas suffisamment d’emplois pour faire baisser le chômage.
L’Insee, elle aussi, s’attend à une situation de l’emploi légèrement meilleure en 2015, notamment grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et des autres mesures du Pacte de responsabilité. Mi-décembre, il évaluait leur impact à 80.000 emplois en 2015.
L’emploi total devrait repartir à la hausse (+18.000 postes au 1er semestre), grâce à un secteur public toujours soutenu par les emplois subventionnés.
– ‘Lueurs d’espoir’ –
Insuffisant toutefois pour compenser le dynamisme de la population active. Chaque année, plus de 100.000 actifs supplémentaires arrivent sur le marché du travail.
Pressé de le faire sur le plateau de iTELE vendredi, M. Sapin a refusé de revoir à la hausse sa prévision de croissance pour 2015.
Le Premier ministre Manuel Valls avait cependant été moins prudent le 5 février dernier, estimant lors d’un déplacement à Sochaux que “sans doute pourrons-nous faire encore mieux dans une conjoncture internationale marquée par la baisse de l’euro, la baisse des taux d’intérêt, et la baisse du prix du pétrole, mais aussi parce que nous avons engagé pleinement le pacte de responsabilité et de solidarité”.
Une analyse rejointe par Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC qui évoque aussi d’autres facteurs visibles dans les enquêtes récentes et s’apparentant selon elle à des “lueurs d’espoir”. Elle cite un moral des ménages “à son plus haut niveau depuis 2012” et une tendance à la reprise de la production industrielle.
Le dernier sondage de la société Markit auprès des directeurs d’achat a en effet abouti à un indice en nette progression en janvier, même si toujours situé sous la barre des 50 dont le passage signalerait une réelle reprise.
Pour 2015, l’Insee prévoit une progression de 0,3% du PIB à chacun des deux premiers trimestres, permettant d’assurer à mi-année un acquis de croissance de 0,7%, c’est-à-dire une croissance annuelle minimum de 0,7% en l’absence de croissance aux 3e et 4e trimestres.