Pas de primes pour les employés d’Alibaba, malgré sa fracassante entrée en Bourse

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à Hong Kong le 2 février 2015

[14/02/2015 08:34:03] Pékin (AFP) Les employés d’Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, ne recevront pas d'”enveloppes rouges” de primes exceptionnelles avant l’année de la Chèvre, a décrété son fondateur Jack Ma, décrivant 2014 comme décevant en dépit d’une fracassante introduction à Wall Street.

C’est une coutume dans les entreprises chinoises: à l’approche des congés du Nouvel an lunaire (qui débutent cette fois le 19 février), les employés se voient remettre des bonus parfois significatifs dans des “enveloppes rouges” symbole de prospérité.

Mais les salariés d’Alibaba, à leur grand dam, n’en verront pas la couleur cette année: ils recevront bien un surcroît de rémunération pour la fin d’année, mais pas les classiques “enveloppes rouges”.

Jack Ma, emblématique fondateur et président du groupe, leur a indiqué dans une lettre au ton relativement cinglant que de telles primes ne se justifiaient qu’en cas de “résultats exceptionnels”.

“Il n’y aura pas de distribution d’enveloppes rouges aux employés (…) pour la simple raison qu’Alibaba n’a pas obtenu de résultats exceptionnels et que nous n’avons pas eu de bonne surprise particulière”, a-t-il expliqué dans ce courrier, publié vendredi sur son compte de microblogs.

Une affirmation à première vue surprenante, étant donné que le groupe chinois a effectué en septembre à New York la plus importante entrée en Bourse jamais enregistrée, levant un montant historique de 25 milliards de dollars.

“Le succès de la cotation n’avait rien de surprenant, c’était le fruit du travail acharné des employés d’Alibaba depuis 15 ans, a martelé Jack Ma. A part cela, nous ne pouvons pas dire, en toute objectivité, que nous avons été ravis de l’année écoulée.”

Et d’appeler les salariés à “examiner froidement leurs résultats”, à “considérer les avis extérieurs”, et à “ne pas se laisser bercer par une célébrité illusoire”.

De fait, depuis début janvier, le géant chinois connaît de sérieuses turbulences.

Il a annoncé fin janvier des ventes en hausse de 40% sur un an pour le trimestre s’achevant fin décembre, mais ce bond –en-dessous des attentes du marché et très en-deçà des 52% de croissance du trimestre précédent– a fait l’effet d’une douche froide à Wall Street, où son titre s’est effondré le même jour de plus de 8%.

De plus, Alibaba pâtit d’un rapport accablant d’un important organisme gouvernemental chinois, fustigeant sans aménité les “illégalités” et “articles faux” prospérant sur les plateformes de vente du groupe… laissant redouter des difficultés d’ordre politique.

“Il y a un grand écart entre ce que le monde attend de nous et ce dont nous sommes réellement capables (…) Plus le navire est grand, plus le vent est fort et plus grands sont les obstacles et les responsabilités”, a soupiré Jack Ma dans ce même courrier.