Tunisie – Finance : Pourquoi la CDC pourrait faire plus et mieux

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Une série de problèmes empêchent la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) d’agir comme elle voudrait et pourrait le faire dans l’intérêt du pays en général et des régions défavorisées de l’intérieur. Ceux-ci vont de procédures compliquées pour la réalisation des projets en PPP à la tendance des pouvoirs publics à solliciter la CDC en dehors de sa doctrine d’investissement, en passant par la résistance à l’approche CDC au sein de l’administration, aux problèmes de tutelle notamment pour les filiales, etc. 

Trois ans et demi après sa création (décret-loi N° 85-2011 du 13 septembre 2011), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) semble encore en phase de pré-démarrage. Certes, le dispositif nécessaire à un fonctionnement à plein régime (système et règles de gouvernance des plus modernes, un système d’information et des procédures favorisant la meilleure gestion possible des ressources et des emplois, un modèle des risques, etc.) est bien en place. Et plusieurs chantiers ont déjà été ouverts.

Conçue en particulier comme «un véhicule d’investissement capable d’être un partenaire solide et dynamique pour la réalisation des grands projets», d’«appuyer les politiques publiques et accélérer la croissance notamment dans les régions de l’intérieur du pays», la CDC a effectivement multiplié les initiatives au cours des deux dernières années, ainsi que cela ressort de l’exposé présent lors de l’atelier de réflexion sur la stratégie de la Caisse de Dépôts et Consignations (CDC) organisé vendredi 30 janvier 2015 à son siège, avec la participation de représentants des caisses de dépôts de la France, le  Maroc et l’Italie.  

Pouvoir venir en appui à la PME, qui est l’une des principales cibles de son action, la CDC a investi 250 MDT –sur un total de sur 500 MDT- pour sponsoriser 4 fonds (Theemar, Fonds Régional, CDC Export, Syaha Capital) et participer dans quatre autres (Swing, Maxula Gestion, Phenicia Fund, Atid Sicaf). Elle ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin, puisque qu’elle étudie actuellement la possibilité de s’engager dans d’autres «véhicules» de ce genre (fonds pour l’énergie, fonds technologique, fonds en partenariat avec Key Stone, fonds immobilier, fonds du développement des exportations sur l’Afrique, fonds EGP…). 

En outre, la CDC est entrée au capital de des divers grands projets, dont la technopole de Sfax, celle de Sousse, le complexe technologique de Médenine, Jinene à Béja, etc.

Enfin, la CDC soutient l’innovation. Pour ce faire, une étude est en cours pour la mise en place d’un réseau d’incubateur.

Toutefois, la CDC, bras financier de l’Etat, aurait pu faire davantage et mieux. Qu’est-ce qui l’en a empêchée ? Tout simplement une série de craintes et d’obstacles mis en avant lors de l’atelier du vendredi 30 janvier. Ceux-ci vont de procédures compliquées pour la réalisation des projets en PPP -2 projets agricoles de la CDC et de l’OTD avec des investisseurs privés, et deux autres 2 projets dans l’énergie sont en souffrance ou retardés dans leur progression pour cette raison- à la tendance des pouvoirs publics à solliciter la CDC en dehors de sa doctrine d’investissement, en passant par la résistance à l’approche CDC au sein de l’administration, aux problèmes de tutelle notamment pour les filiales, et de statut du personnel.